Le Temps-Agences- Des témoins ont décrit hier à Bagdad leur calvaire à la barre du Haut tribunal irakien qui juge les artisans de la sanglante répression d'une rébellion dans le sud chiite de l'Irak, en mars 1991. Principal accusé, Ali Hassan al-Majid, cousin de Saddam Hussein, plus connu sous le surnom d'"Ali le Chimique", comparait depuis avant-hier au milieu de 14 co-inculpés devant cette cour, qui siège dans la "zone verte", fortement sécurisée, au cœur de la capitale irakienne. Ministre de l'Intérieur lors des faits, après avoir été gouverneur militaire du Koweït envahi par l'Irak en août 1990, Ali Hassan al-Majid, 66 ans, a présidé à la répression qui a fait jusqu'à 100.000 morts dans les provinces chiites du sud du pays. Des victimes, toutes chiites, sont venues décrire comment les forces de Saddam Hussein ont battu et tué des membres de leurs familles, et comment leurs maisons ont été détruites. Deux autres inculpés, Sultan Hachim Al-Tai, qui fut ministre de la Défense, et Hussein Rachid Al-Tikriti, ancien chef adjoint des opérations des forces armées, sont également jugés pour leur rôle dans la répression de mars 1991. Tous deux ont aussi été condamnés à la peine capitale, et une commission spéciale doit statuer rapidement sur leurs procédures d'appel. Un autre inculpé, Sabbawi Al-Ibrahim, ancien responsable d'un service de renseignement, a assuré que la rébellion avait été fomentée par des agents iraniens infiltrés.