La saison touristique s'annonce sous de bons auspices. Des signes positifs sont enregistrés. Toutefois, l'arbre ne doit pas nous cacher la forêt. Des faiblesses persistent. Toute une stratégie est à mettre en oeuvre pour passer au palier supérieur. Comment se présente la stratégie de développement du tourisme durant le onzième Plan ? Quels sont les nouveaux défis ? Comment les relever ? Quels sont les nouveaux créneaux à développer ? Comment faire pour que le touriste dépense davantage chez nous ?
En dépit des efforts fournis pour diversifier le produit touristique tunisien, le balnéaire continue à être prédominant. 75% des unités hôtelières sont construites sur la côte du pays. Le rendement de ce créneau connaît un recul consécutif à la recrudescence de la concurrence en Méditerranée. Son caractère saisonnier et le niveau très moyen des dépenses de cette catégorie de clientèle incitent à revoir les composantes du produit touristique en l'enrichissant par des éléments qui permettent d'améliorer la rentabilité du secteur et d'augmenter les revenus en devises générés par cette activité. En 2005 les recettes par touriste s'élevaient à 401,8 dinars. Beaucoup reste à faire pour faire dépenser davantage le touriste. Le secteur doit faire face à de nouveaux défis imposés par la grande concurrence et l'ouverture de nouveaux pays au tourisme dont ils font la base de leur modèle de développement. Comment relever ces défis ?
Développer le tourisme de résidence
Pour se donner les moyens de faire face à la concurrence et garantir un rendement durable de ce secteur, l'action sera axée sur l'élaboration d'une nouvelle politique de l'offre en termes de qualité et de régimes d'accueil. Les stations touristiques sont à restructurer. Le tourisme de résidence est à développer, en variant les systèmes d'hébergement au profit des familles. L'hébergement en dehors des hôtels est à structurer pour faire face aux besoins spécifiques des touristes maghrébins et arabes. C'est là un créneau à développer davantage. Les marchés arabes et maghrébins peuvent avoir un meilleur positionnement dans le tourisme tunisien. Il suffit d'adapter l'offre aux spécificités de cette catégorie plus dépensière que d'autres. Les seniors sont une cible très intéressante. Il faut les attirer davantage, surtout pendant l'hiver vu les bonnes conditions climatiques en Tunisie par rapport à l'Europe. Nous disposons de produits touristiques comme les services de santé et la thalassothérapie, adaptés aux besoins de cette catégorie.
Impliquer les régions
Une nouvelle politique de marketing et de commercialisation est à mettre sur pied. Il faut que l'image du tourisme en Tunisie connaisse un autre positionnement. Les régions sont à impliquer dans la confection et la diffusion de cette image. Il est à espérer que les capacités de négociation des établissements tunisiens augmentent. Il faudra compter davantage sur les nouvelles technologies de la communication et de l'information. Le produit touristique tunisien est à enrichir avec le tourisme culturel, le tourisme environnemental, le tourisme de santé, le tourisme saharien, l'animation, le tourisme de congrès, le golf... Cette variation permet d'étaler la saison touristique sur les douze mois de l'année. La promotion du tourisme intérieur est engagée, comme composante stratégique du secteur. Les opérateurs privés sont à impliquer davantage dans la promotion et la gestion du secteur, surtout dans les campagnes de publicité et de formation. Les structures d'appui du secteur sont à moderniser. Le partenariat entre public, privé et collectivités locales est à développer. L'animation doit se développer encore plus. L'animation dans les villes doit se généraliser. Les espaces d'animation doivent se démultiplier, dans les grands centres commerciaux, les places et les jardins publics. Le tourisme culturel doit être consolidé en prenant davantage soin des monuments historiques et des sites archéologiques. Les Médina des différentes grandes villes du pays sont à sauvegarder davantage.