L'Union Tunisienne pour l'Agriculture et la Pêche (UTAP) a choisi d'entamer, tôt, ses activités d'encadrement pour 2007, en organisant, hier, à son siège un atelier de travail sur les perspectives de la saison de la culture de la pomme de terre, en Tunisie, en 2006-2007 Le choix du thème n'est pas fortuit. L'année 2007 a été proclamée l'année de l'application des contrats de culture dans le domaine de la pomme de terre, aux divers niveaux de la production, de la transformation et de l'exportation. En effet, comme l'a indiqué le président de l'UTAP, Mabrouk Bahri, en présentant au début de la réunion la problématique liée au secteur, l'objectif est de faire en sorte que la production nationale de pomme de terre arrive à couvrir la demande intérieure, durant toute l'année à des prix servant l'intérêt de toutes les parties et à dégager un excédent appréciable pour l'exportation, au moins à concurrence du quota annuel attribué à la Tunisie par l'Union européenne dans ce domaine et qui porte sur l'importation de 18 mille tonnes de pomme de terre tunisienne, annuellement en régime dédouané. Mais déjà grâce aux mesures d'encouragement consenties en faveur du secteur, la production nationale en pomme de terre est arrivée, actuellement, à satisfaire les besoins intérieurs estimés à 400 mille tonnes par an, sauf pour quelque 6000 tonnes importées à l'occasion des recoupements de saisons. Durant 2006, la Tunisie a, ainsi, importé 7100 tonnes et exporté quelque 8800 tonnes, contre l'exportation de 3510 tonnes en 2005 et 7300 tonnes en 2004.
Semences, un des principaux problèmes du secteur Or, l'un des points faibles de la culture de la pomme de terre en Tunisie a trait, aux semences dont le pays continue d'exporter la grande partie de ses besoins. Et cette faiblesse est d'autant plus préoccupante que les prix des semences de pomme de terre connaissent d'une année à l'autre un renchérissement notable sur le marché international. Ainsi, on prévoit que les prix des semences de la pomme de terre passeront à 1100 dinars la tonne en 2007 sur le marché international contre 900 dinars, l'année écoulée, ce qui se traduira à l'échelle locale par une augmentation des coûts de production à hauteur de 740 dinars pour l'hectare. Mais la difficulté principale est que beaucoup d'agriculteurs de pomme de terre sont incapables d'assurer le financement nécessaire à l'achat des semences. Aussi, pour compenser ces dépenses supplémentaires sans les répercuter sur les prix de vente et nuire aux intérêts des producteurs, des transformateurs, des consommateurs et des exportateurs, la première solution consiste à améliorer la productivité par hectare en tirant le meilleur profit du système des cartes agricoles entré en vigueur depuis la dernière saison agricole. Toutefois, la productivité s'est améliorée en atteignant plus de 13 tonnes par hectare mais elle peut l'être davantage. Au même moment, un effort particulier doit être fourni afin d'accroître la production nationale en semences et la porter au moins à 50 ou 60% des besoins en la matière.
Capacités de stockage L'autre axe d'intervention intéresse le renforcement et l'amélioration des capacités de stockage pour la régulation du marché tant au niveau du stockage frigorifique qu'à celui du stockage traditionnel en exploitant la riche expérience acquise dans ce domaine par les professionnels et les structures d'encadrement. Car, sur ce plan il a été constaté que les tarifs de stockage constituent, grosso-modo, la différence entre les prix à la vente avant et après le stockage, c'est-à-dire que l'amélioration des capacités de stockage peuvent contribuer à réduire cette différence et à stabiliser les prix, tout au long de l'année. Aussi, en attendant les recommandations devant sortir de cette réunion il est proposé, essentiellement, de garantir des prix de vente propres à couvrir l'augmentation prévue des coûts de production et d'agir dans le même esprit sur les tarifs de stockage tout en continuant à appliquer les mesures de soutien en faveur des exportations dans la perspective de les réduire progressivement, comme convenu.