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L'Occident n'a pas tout appris du monde arabe
A propos d'une vengeance
Publié dans Le Temps le 04 - 01 - 2007


• Par: Dr Aymen Abderrazak JEBALI*
Il y a des moments où l'Histoire devient lourde de douleur, pesante de chagrin et où le temps s'immobilise sur un instant dramatique qui nous aspire tel un tourbillon diabolique vers les tréfonds de la bassesse et de la lâcheté. Un moment qui transforme la victoire du vainqueur en vendetta de bandits et l'échec du vaincu en gloire à l'honneur du symbole qui a consommé le corps du défunt.
L'assassinat de l'ex-Président Saddam Hussein, un jour de l'Aïd el-Kébir, fût l'un de ces rares moments que l'Histoire ne peut relater sans honte, évoquant à chaque fois les cris vengeurs à l'honneur ou plutôt au déshonneur d'un petit chef, Moqtada el-Sadr.
La grandeur d'un homme est de se placer au dessus de ses instincts bestiaux, de respecter ses ennemis ou du moins la part d'humanité qui existe dans chacun d'entre nous. Moqtada el-Sadr n'a pas su le faire. Son nom scandé à la figure de Saddam, désormais martyr, n'a pas fait trembler le leader arabe qui est resté, face à ses bourreaux, solide comme un roc, la tête haute, le visage serein et la dignité triomphante. Le mythe s'est déjà créé.
Bush junior, petit-fils de cow boy s'il en est, n'a pas eu plus de grandeur que le petit chef chiite irakien. La haine héritée par le père Bush, nourrie et cultivée par le fils doit, après l'instant fugace d'une vengeance assouvie, leur dévorer les tripes. Ne devraient-ils pas se sentir petits et médiocres ?
C'est qu'entre Saddam et le clan Bush, comme toujours entre Hezbollah et Israël, il y a – au-delà de la guerre matérielle, de la percussion de l'acier et de l'odeur nauséabonde de la chaire brûlée – une guerre de volontés et de valeurs.
Et, encore une fois, à l'instar d'Israël, l'Amérique perd la partie la plus importante du conflit. Et, son image, à travers le monde et l'Histoire, sera à jamais entachée de noirceur. Les multiples protestations en Inde, au Pakistan et à Gaza viennent rappeler cela.
Il fût un temps où Salah-Eddine (Saladin) adressa en pleine guerre à son ennemi Richard Cœur-de-lion un cheval parce qu'il se refusait à combattre un homme sans monture. L'Occident n'a décidément pas tout appris du monde arabo-musulman.
Les Etats-Unis, et leurs colistiers irakiens, ont offert à Saddam le billet de la postérité qui le rachète face à l'Histoire et peut être même face à Dieu: un tribunal illégitime, une procédure bafouée, des juges partisans et médiocres, un procès calamiteux et enfin une sentence sans la moindre dignité.
Le gouvernement de Maleki, qui tient plus du chef de clan que du chef d'Etat, s'attelle maintenant à condamner le portable qui a servi à filmer la pendaison, comme si la destruction du portable suffirait au nettoyage de la scène du crime.
L'Histoire retiendra-t-elle, cette fois encore, le nom des (prétendus) vainqueurs? Les générations futures – irakiennes, arabes et musulmanes –, quant à elles, retiendront sûrement qu'au début du 21è siècle, un dirigeant arabe fût lâchement pendu le jour de l'Aïd el-Kébir, parce qu'il a osé dire non à l'Occident. Et, qu'il a affronté la mort avec courage, ayant presque pitié de ses bourreaux et en scandant face à un monde tristement passif: «Yahia al-irak, Falastine arabia» (Vive l'Irak, Palestine est arabe).
Quand à nous, plus près de l'évènement, pour ne pas dire au cœur du drame, nous ne pouvons que balancer hors de notre vue «le Prince» de Machiavel, pensant intimement que pour un prince, un vrai, il vaudrait mieux être aimé que craint.
La dictature ne produit que lâcheté et servitude. La répression refoulée et la rancune accumulée, quant à elles, triomphent toujours. Elles sont, par définition, d'une ignominie sans égale…
L'Occident, avons coutume de dire, n'a ni ami ni ennemi. Il n'a que des intérêts. Et, l'histoire récente le montre, quand il se dévoile, à l'occasion d'une menace réelle ou présumée contre ses intérêts, il peut être d'une sauvagerie sans égal. Ses valeurs dont les droits de l'homme, la démocratie, etc., deviennent alors les instruments même de la barbarie.

* Dr Aymen Abderrazak JEBALI est spécialiste en chirurgie cardiovasculaire, opérant à Genève, en Suisse. Il est aussi écrivain et docteur d'Etat en droit.


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