Avant-hier, après avoir entendu Zied El Hani, le doyen des juges d'instruction au 13ème bureau près le tribunal de première instance de Tunis, a adressé une convocation à Soufiane Ben Farhat, Ramzi Bettaïeb et Nejib Chebbi, qui ont été entendus hier dans la matinée. Soufiane Ben Farhat avait affirmé sur les ondes d'une radio de Shems FM, qu'il avait reçu, un texto par lequel on attirait son attention sur l'existence d'une liste des personnes à assassiner De son côté Ramzi Bettaïeb, journaliste à Nawwaat, aurait divulgué des informations concernant le ministère de l'Intérieur. Nejib Chabbi, président du comité politique du parti Al Jouhouri, aurait reçu quant à lui, des menaces de mort. Le juge d'instruction les a convoqués pour être entendus a priori, à titre de témoins. Cela relève bel et bien de sa compétence étant la personne la mieux habilitée pour procéder à tout acte qu'il estime utile pour la recherche de la vérité. Cela entre pour le moment dans le cadre la procédure de l'instruction préparatoire, qui est obligatoire en matière de crime, en vertu du code de procédure pénale (art.47). Le juge d'instruction est tenu, selon le même code d'instruire et de rechercher diligemment la vérité, ,en constatant tous les faits qui serviront à la juridiction de jugement pour fonder sa décision. Il entend les témoins et interroge les coupables. En l'occurrence tous ceux qui ont été convoqués par lui jusque là, sont entendus à titre de témoins. La crainte de Zied El Hani, entendu un jour avant, était-elle motivée ? Peut-être était-elle due au fait qu'il avait reçu une convocation, le soir même où il avait fait des révélations à propos des éventuels commanditaires du meurtre de Chokri Belaïd, et au moment où il quittait le plateau de la télévision à laquelle il a fait ces révélations. La convocation émanait de la brigade criminelle et non du juge d'instruction devant lequel il était tenu de comparaître. En outre le jour de sa comparution, il a été interpellé par la brigade anti-terroriste qui voulait le conduire au procureur, pour une autre audition. Ses avocats se sont interposés pour empêcher qu'il soit conduit au procureur de cette manière, et contrairement aux règles de la procédure. En tout état de cause, l'essentiel est d'arriver à la vérité, la vraie. Vivement que l'assassin de Chokri Belaïd soit arrêté, afin qu'il soit interrogé sur les mobiles de ce crime aussi odieux que stupide.