Il fait de la résistance, et c'est même sa raison d'être. Les longs fleuves tranquilles, ce n'est pas exactement son cachet maison. Forcément, puisqu'il est transcendance ! Aujourd'hui plus qu'hier, et demain plus encore, il est autant de fenêtres ouvertes sur le monde, pour respirer, respirer... ; car l'Art, par essence, et quels que soient les chemins qu'il emprunte, déteste les enfermements, et ne supporte pas les cloisonnements. S'il peut nous faire le regard neuf ? Absolument ! Et c'est même là son but ultime s'il en est : faire en sorte que le regard ne soit pas formaté, et qu'il est ainsi la liberté de vadrouiller en toute tranquillité, parmi les paysages d'ici ou d'ailleurs, se posant sur les choses avec la légèreté d'un papillon et l'acuité de l'œil d'un lynx à qui rien ne pourrait échapper. Tout alors peut revêtir un jour nouveau, et c'est ce qui fait l'aventure plus belle... « De colline en colline », en ce mois de mars 2013, donnera l'occasion à quelque 23 artistes (15 tunisiens et 8 qui viennent d'Algérie, d'Allemagne, d'Autriche, d'Egypte, de France, d'Iran, d'Italie et du Maroc d'intervenir, le laps de trois week-ends, respectivement, sur les collines de Sidi Bou Said (9 et 10 mars), de Takrouna (16 et 17 mars), et de Chenini (23 et 24 mars), à travers des formes d'expression diverses, à l'instar de vidéos, performances et installations..., comme un hymne à l'Art contemporain, ainsi qu'un hommage aux lieux, histoire de pousser les visiteurs potentiels, habitants des lieux ou autres, à interroger l'espace et les choses, autrement, et par l'autre bout de la lorgnette, afin d'élargir la ligne du regard, pour qu'il se penche, avec un intérêt nouveau, sur sa propre histoire, et sur un lieu, qu'il habitait peut-être, sans en avoir appréhendé réellement les incroyables richesses, à force d'habitude. Une initiative que l'on doit au Goethe-Institut et l'Association « 24h pour l'Art Contemporain »( à partir d'une idée de Faten Rouissi,) qui permettra donc aux artistes participant à ce projet, de montrer, à travers leurs œuvres respectives, leur propre vision d'un lieu, qui ne leur est pas forcément familier de prime abord, mais qu'ils tenteront de s'approprier à mesure, en créant ce lien si difficile à apprivoiser, sauf si l'on se met véritablement à l'écoute des êtres et des choses. La magie alors opère et les portes s'ouvrent, afin de dévoiler l'essentiel... Des actions citoyennes accompagneront, en parallèle, la manifestation.