Le Temps-Agences- Les installations iraniennes d'enrichissement d'uranium fonctionnent à un niveau largement inférieur à leur capacité et sont loin de pouvoir produire du combustible nucléaire en grande quantité, d'après un rapport confidentiel de l'Agence internationale de l'Energie atomique. Un haut fonctionnaire iranien s'est félicité de ces conclusions qui, selon lui, démontrent le caractère "infondé" des allégations américaines. Les puissances occidentales, qui soupçonnent la République islamique de chercher à se doter de l'arme atomique sous le couvert d'un programme civil, se sont émues lorsqu'elle a annoncé en avril être passé au stade industriel de production d'uranium enrichi. Or, selon le dernier rapport de l'AIEA dont Reuters a eu connaissance, Téhéran en est encore très loin. Moins de 2.000 centrifugeuses, réparties en 12 cascades de 164 unités chacune, étaient en service dans l'usine souterraine de Natanz à la date du 19 août, affirment ses auteurs. Deux autres cascades étaient à l'essai et deux en cours d'assemblage, précisent-ils dans ce document transmis aux gouverneurs de l'AIEA et aux membres du Conseil de sécurité de l'Onu. Le seuil d'enrichissement minimum pour alimenter une centrale nucléaire est de l'ordre de 5%. Il est de 80% pour un usage militaire. On ignore si le ralentissement du programme iranien est dû à des problèmes techniques ou à une retenue d'ordre politique, alors que Washington fait pression en faveur d'un nouveau train de sanctions, "mais il y a peu de pannes", a précisé un diplomate onusien. Des responsables ayant pris connaissance du rapport affirment en outre que l'AIEA pourrait ouvrir de nouvelles enquêtes sur les activités nucléaires de l'Iran, y compris lorsque Téhéran aura répondu à toutes les questions en suspens au sujet de son programme. Des diplomates occidentaux pensaient au contraire que l'accord conclu le 21 août entre l'AIEA et l'Iran permettait à Téhéran d'éviter de telles enquêtes supplémentaires.