La chambre nationale des propriétaires des stations-services (carburant) a décidé d'observer une grève pour le 15, 16 et 17 du mois d'avril, en protestant contre le silence du Gouvernement face au problème que pose la contrebande d'essence, son silence de l'utilisation du gaz domestique pour les voitures, ainsi que la dernière augmentation des prix du carburant. Le Président de la Chambre Syndicale des propriétaires de stations-service, Mohamed Sadok Bedoui, a annoncé sur les ondes de Mosaïque Fm que les propriétaires de stations-service entreront en grève pendant trois jours, à partir du 15 avril courant.La chambre nationale a demandé à plusieurs reprises aux autorités concernées de trouver une solution pour lutter contre le phénomène de vente illégale d'essence, sans résultat.Ce phénomène causera, selon le porte-parole, la fermeture d'un grand nombre des stations du pays et par conséquent l'augmentation du nombre des chômeurs.La contrebande d'essence n'est pas un fait nouveau en Tunisie. Il y a toujours eu un trafic de bidons d'essence, même à l'ouest et au sud du pays. Mais depuis plusieurs mois, le phénomène n'a cessé d'amplifier. Ces contrebandiers sont pour la plupart de jeunes chômeurs qui veulent se faire un peu d'argent. Ils revendent l'essence dans des dépôts, qui se chargent ensuite de la revendre à la frontière tunisienne. Le prix du litre est multiplié par trois dans l'opération : acheté à 23 dinars à la pompe, il est revendu à 76 dinars à la frontière. En effet, le litre de gasoil acheté à 0,260 dinar tunisien, est revendu en Tunisie pour 0,800 TND. Ce trafic est assuré par des réseaux structurés de contrebandiers qui se servent à la pompe en utilisant des véhicules de gros tonnage dotés des réservoirs aux capacités importantes. Le carburant est ensuite acheminé vers des entrepôts clandestins situés dans des zones urbaines, à la périphérie des villes pour être exposé le long des axes routiers et vendu à prix abordable aux usagers des quatre roues. Certaines stations-services ont dû fermer, surtout à Sfax, Medenine, Jendouba et au Kef et appellent à faire face à ce fléau qui menace leur profession. D'ailleurs la Commission nationale de maîtrise des prix (CNMP) a proposé, lors de sa dernière réunion, à la présidence du gouvernement « l'acquisition d'un matériel et d'équipements logistiques nécessaires pour la lutte contre le fléau de contrebande et de commerce illégal de l'essence. Ces équipements qui consistent, essentiellement, en des voitures 4X4 et des équipements informatiques de pointe, seront mis à la disposition des équipes conjointes de l'armée et de la garde nationales pour lutter contre le commerce illicite des hydrocarbures sur les frontières avec la Libye et l'Algérie. Le recours de nombreux citoyens à l'approvisionnement en essence de contrebande à des prix bradés aura certainement un impact négatif sur les sociétés et les stations de services qui emploient plus de 20 000 personnes et qui ont vu leurs ventes baisser en raison de la recrudescence du phénomène de la contrebande et du commerce illicite de l'essence.