Dans une conjoncture attisée par les tensions terroristes qui mettent à rude épreuve la paix économique et sociale du pays et les chances d'une relance effective de l'économie nationale, le deuxième semestre de l'année 2013 ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices. Le FMI et le gouvernement tunisien prévoient un taux de croissance de 4% cette année. Une prévision hâtivement optimiste au vu des événements conjoncturels qui ont tendance à brouiller et leurrer les pistes menant à une sortie ardemment désirée. Patronat, syndicat et professionnels du tourisme sont aux abois pour pressentir pire et désastre Aujourd'hui, l'économie nationale s'enlise pour buter contre le mur en dépit de quelques rafistolages à effets analgésiques maigres. Selon la conjoncture de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), les chances et l'atout de l'économie nationale résident actuellement dans la poursuite d'un rythme moyennement positif de l'activité industrielle et d'une légère amélioration de la liquidité bancaire. Pour le reste des indicateurs économiques de base, tout est au point mort. Ralentissement du secteur des services altéré par la baisse de l'activité touristique durant le premier trimestre de l'année en cours. L'ajournement de la saison du petit pèlerinage « la Omra » pour des raisons administratives et para-administratives, n'a fait qu'alourdir la note. A noter que le premier groupe de pèlerins tunisiens devra partir le lundi 6 mai courant et ce bien sûr sauf imprévu malencontreux. Le démarrage de la saison de la Omra servira en quelque sorte à fouetter les flancs avachis d'un secteur qui endure inlassablement guet-apens après guets-apens. Les derniers événements du Jbel Châambi ayant l'air d'un maquis disséminé aux confins frontaliers, ne sont pas véhiculaires d'une bonne image du pays en tant que destination touristique autrefois connue sous le nom de terre d'accueil et de tolérance. Aujourd'hui c'est l'image d'une Tunisie qui pourrait basculer et s'assoupir dans le tourment « afghan » qui guette insidieusement toute la région du Maghreb. Un tableau sombre qui écorne également et déniche le secteur des Investissements Directs Etrangers (IDE). En effet, le conseil d'administration de la BCT a souligné dans son dernier rapport mensuel le ralentissement du rythme de l'investissement aussi bien intérieur qu'extérieur. Un décroissement de 19% des investissements déclarés dans l'industrie a été observé au terme du premier trimestre 2013 outre la chute de 10,6% des IDE au cours de la même période. Par ailleurs, le ralentissement du rythme des exportations et des importations ne fait que léser les équilibres financiers, notamment en élargissant le déficit courant, le déficit commercial et en baissant les avoirs nets en devises pour revenir à 102 jours d'importations au mois d'avril 2013 contre 104 jours d'importations un mois auparavant. Autre menace rampante effraye la donne économique, entre autres la poussée des tensions inflationnistes. D'ailleurs, le conseil de la BCT réuni mardi a exprimé son inquiétude face à la persistance des tensions inflationnistes et son impact sur la compétitivité de l'économie nationale et plus particulièrement sur certains secteurs orientés à l'exportation. Gardons quand même un brin d'espoir :que les dernières mesures d'ajustement des prix de certains produits de consommation courante infléchiront la courbe ascendante des prix. Croisons les doigts pour que d'autres malheurs n'arrivent pas à obstruer les horizons. A priori, la fin de l'exercice 2013 s'annonce parsemé d'embûches. L'intrusion de nouvelles bulles destructives n'est pas à écarter.