Le Chef de l'Etat va notamment définir les politiques relatives à la Défense, aux Affaires étrangères et à la sûreté nationale extérieure. Le dialogue national qui se poursuit à Dar Dhiafa sous l'égide la présidence de la République a abouti, jeudi, à un consensus sur l'inscription d'un régime politique mixte et équilibré dans la future Constitution en cours d'élaboration à l'Assemblée nationale constituante (ANC). Le régime politique mixte qui sera inscrit dans la constitution conférera des prérogatives précises au Président de la République en matière de défense, de politique étrangère et des affaires sécuritaire. Le chef du gouvernement trace, quant à lui, la politique générale du pays. «L'accord porte sur un régime politique assurant un équilibre des pouvoirs entre le deux têtes de l'exécutif. C'est un régime qui empêche aussi bien l'apparition d'un nouveau Ben Ali dans le cadre d'un régime présidentialiste que l'instauration d'une dictature parlementaire», a indiqué la secrétaire générale du Parti Républicain (Al-Joumhouri), Maya Jeribi. Selon elle, le président de la République «définit les politiques relatives à la Défense, aux Affaires étrangères et à la sûreté nationale extérieure ». Le Chef de l'Etat procède aux nominations dans les domaines qui relèvent de ses compétences, et les soumet aux commissions parlementaires ad hoc pour approbation. En cas de non-approbation de hauts responsables par ces commissions parlementaires, le Président de la république propose de nouveaux noms. Le Président de la République préside le conseil des ministres dans les domaines qui relèvent de ses prérogatives (Affaires étrangères, défense, sûreté nationale). Il a aussi la possibilité d'être présent à tout autre conseil des ministres. Feuille de route Le dialogue national initié par la présidence de la République a repris jeudi avec le retour du Parti Républicain à la table des négociations, aux côtés d'Ennahdha, du Congrès pour la République (CPR), du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL/ ou Ettakatol,) de l'Initiative (Al-Moubadara) de l'Alliance Démocratique, et du parti Al-Amen. Une nouvelle séance de dialogue se tiendra lundi prochain pour examiner d'autres points litigieux tels que le Code électoral, la lutte contre la violence politique et le rétablissement de la sécurité dans le pays. L'objectif reste, selon Maya Jeribi, de soumettre les accords préliminaires à la deuxième phase du congrès national du dialogue national initiée par l'UGTT afin qu'ils débouchent sur une feuille de route qui devrait être soumise à l'ANC pour approbation. Le mouvement Ennahdha qui dirige le gouvernement et dispose d'une majorité relative à l'ANC s'est jusqu'à un temps récent attaché à un régime parlementaire. Mais le Conseil de la choura d'Ennahdha qui s'est tenu le week-end dernier avait a laissé la porte ouverte à un compromis sur la nature du régime politique. D'autant plus que l'écrasante majorité des groupes parlementaires y compris ceux du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL/ ou Ettakatol) et du Congrès pour la République (CPR), les deux alliés d'Ennahdha au sein de la coalition gouvernementale, s'attachaient à l'octroi de pouvoirs réels au président de la République. Selon ses dirigeants, le mouvement Ennahdha a fait des concessions en ce qui concerne la nature du régime politique afin d'éviter une crise politique. Ces concessions sont d'autant plus salutaires que l'adoption de la Constitution nécessite les voix des deux-tiers des élus à l'Assemblée nationale constituante, d'où le risque d'un rejet de la Constitution qui aurait pu remettre le compteur à zéro…