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Les universitaires menacent de boycotter la Journée du Savoir Enseignement supérieur: Après la position de Moncef Marzouki encourageant le port du Niqab
Le port du Niqab dans l'université tunisienne défraye toujours la chronique auprès des enseignants et des étudiants. Très déterminés à faire respecter les décisions des conseils scientifiques et les règlementations régissant les cours, les universitaires ne lésinent pas sur les moyens pour faire entendre leurs positions. Ils enchaînent d'ailleurs, les réunions afin de mieux s'organiser et faire passer leurs messages aux hautes instances. La dernière en date a eu lieu au cours de la semaine dernière à la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis (FSHST), où un message fort a été adressé au président de la République. Ils ont en fait, proposé d'initier une pétition nationale, en signe de protestation contre les ingérences de Moncef Marzouki dans cette affaire. Ils ont également, proposé d'enfoncer le clou pour boycotter carrément la Journée du savoir qui se tient à la fin de l'année universitaire par le président de la République. Imposer le respect et l'indépendance des décisions des conseils scientifiques au sein de l'université tunisienne reste de mise pour les enseignants toutes spécialités confondues. Cette position a été exprimée de nouveau lors d'une assemblée générale organisée par le syndicat de base de la Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis (FSHST) et l'Association Tunisienne de Défense des Valeurs Universitaires (ATDVU) où, les participants ont dit un non catégorique à l'ingérence du président de la République et plus particulièrement du pouvoir politique dans la gestion académique de l'Université ». Leur message était clair. Ils ont en effet demandé au pouvoir politique « de ne plus s'ingérer dans la gestion académique de l'Université, d'appliquer les lois en vigueur dans le pays et de respecter ses institutions au lieu de tenter d'imposer – dans une violation flagrante de ces dispositions réglementaires – les positions de certaines parties au pouvoir qui veulent asservir, comme dans les régimes théocratiques, les codes vestimentaires et les règles académiques à des croyances religieuses sectaires ». Les enseignants se sont aussi adressés au ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Ils ont exprimé à cet égard leur étonnement, du fait qu'il « n'a pas appliqué les décisions adoptées le 3 mai 2013 par le conseil des universités, instance ayant une compétence délibérative, confirmant les règles académiques et le code vestimentaire adoptés par la profession et les conseils scientifiques ». Et l'affaire Habib Kazdaghli ? Par ailleurs, les universitaires et les militants de la société civile, réunis lors de l'assemblée générale commune ont discuté de l'affaire du Doyen Habib Kazdaghli qui n'a pas l'air de se terminer. Ils se sont mis d'accord sur l'importance de « réagir à l'appel interjeté par le ministère public contre l'acquittement du Doyen de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba ». Ils se sont même déclarés « scandalisés par cette nouvelle tentative d'instrumentalisation de la justice par le pouvoir politique ». Dès lors, ils se sont montrés « prêts à se mobiliser à nouveau pour continuer à soutenir le Doyen Habib Kazdaghli et les magistrats soucieux de rendre une justice équitable et de défendre l'indépendance de la magistrature ». Pour contrecarrer les tentatives répétitives de mettre la main sur l'Université tunisienne, les défenseurs des libertés et des valeurs académiques ont fait appel à la Fédération Générale de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique pour « se joindre à la coalition civile en cours de constitution pour une défense plus efficiente des libertés universitaires, de l'autonomie institutionnelle et de la liberté de création et de coordonner ses activités ». Ils ont de plus incité « cette coalition tant attendue, à former une commission pour dialoguer sur le sujet avec les constituants et à organiser un rassemblement devant l'Assemblée nationale constituante pour protester contre ces ingérences et pour revendiquer la constitutionnalisation des libertés académiques, de l'autonomie institutionnelle, de la neutralité des établissements d'enseignement supérieur et de leur soustraction aux tiraillements politiques, idéologiques ou religieux, conformément aux normes et recommandations internationales en vigueur sur la question des libertés universitaires et de la neutralité de l'université ». Pour mieux gérer ce problème qui se présente dans différents établissements universitaires, les participants à l'assemblée générale se sont mis d'accord pour la constitution d'une « commission chargée de créer une base de données afin de mieux coordonner l'action des différentes institutions d'enseignement supérieur et pour une meilleure communication des informations ».