Outre le volet économique, la coopération tuniso-finlandaise semble avoir de beaux jours devant elle sur le plan scientifique et universitaire. Des projets communs sont en effet en cours de gestation en matière de transfert de technologie, de collaboration entre chercheurs, de stages pour les étudiants tunisiens initialement dans les laboratoires de l'université de Vaasa, et surtout concernant l'éventuel recrutement d'ingénieurs et de techniciens dans le pays nordique. Comme indiqué dans un article précédent (cf notre livraison du 30 mai 2013), les contacts directs ont permis aux Tunisiens de se faire apprécier dans les milieux économiques et universitaires finlandais. Conséquence directe : ont été formulées des propositions et des idées de projets de coopération et de partenariat exprimant la volonté des vis-à-vis finlandais de traduire leurs prédispositions dans les faits. Perspectives de recrutements Concernant l'embauche de compétences nationales, il y a lieu de mentionner les perspectives de recrutement offertes aux ingénieurs et aux techniciens supérieurs tunisiens, principalement les technologues, dans de nombreux secteurs d'activité en Finlande. Sachant la qualité de rigueur et la perspicacité des vis-à-vis nordiques, cette déclaration d'intention est à prendre très au sérieux. Horizons pour la recherche scientifique Sur le plan scientifique, d'après le professeur Kamel Halouani, chercheur à l'ENI Sfax, les étudiants et les chercheurs tunisiens auront l'opportunité d'utiliser les équipements et le matériel sophistiqués des laboratoires et des unités de recherche qui seront mis à leur disposition soit à l'occasion de stages soit pour des travaux de recherches sur des projets communs. Lors de la visite d'une délégation tunisienne, en mars dernier, le professeur Halouani avait donné une conférence au cours de laquelle il a exposé les résultats de ses recherches sur le procédé d'extraction du biodiesel à partir de la margine, recherches effectuées en commun avec un professeur-chercheur dans les laboratoires des universités de Virginia tech et de l'Utah. Vu la haute valeur scientifique de ces travaux sur la valorisation de la biomasse, vu aussi la technologie mise au point par les chercheurs hollandais en matière de valorisation d'une autre matière organique, en l'occurrence, le bois, il a été convenu de faire profiter la Tunisie de cette technologie. Des pourparlers sont actuellement en cours pour entre une entreprise tunisienne et une entreprise finlandaise pour faire le transfert de cette technologie dans notre pays.
Biomasse, un potentiel dilapidé D'après notre interlocuteur, les enjeux du projet sont considérables tant sur le plan économique que sur le plan écologique, s'agissant d'une technologie propre et rentable. Lesdits propos se fondent en effet sur des données statistiques qui reflètent l'importance du potentiel biomasse en Tunisie : « La richesse nationale importante en biomasse (bois de feu, déchets de l'agriculture, charbon de bois,… et particulièrement les résidus de l'oléiculture : grignon d'olive, margine sèche) constitue une ressource énergétique renouvelable pour la production de l'énergie électrique et thermique par cogénération. Selon les statistiques , l'extraction de l'huile génère des quantités qui dépassent 300 000 tonnes de grignon par an, dont une grande partie est actuellement exportée vers l'étranger sans aucune valorisation locale, 2,6 millions de tonnes de bois de taille ( soit le 1/8 de notre consommation nationale en énergie), 340 000 tonnes de déchets végétaux, 160 000 tonnes de déchets animaux et 120 000 tonnes de charbon de bois, soit une multitude de matières organiques au pouvoir calorifique élevé mais qui sont gaspillées chaque année. », révèle le professeur Halouani. Le projet tuniso-finlandais aura donc le mérite de valoriser dans un premier temps le bois de taille, et éventuellement le grignon, par la suite en les utilisant dans le domaine du chauffage central ou pour chauffer l'eau, entre autres dans les unités hôtelières.