Au premier congrès de la Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONEC), tenu hier à Tunis, on parle du droit de pluralisme syndicale et patronal. Comme si, ce pluralisme se trouve de nos jours menacés. Le fait d'observer que ce premier congrès de la Conect a réuni au moins trois autres organisations syndicales nouvellement, crées à l'instar de l'Union des Travailleurs Tunisie, la Confédération Générale Tunisienne de Travail, et le Syndicat National des Agriculteurs. Des organisations qui cherchent encore une notoriété, bien qu'elles soient reconnues officiellement deux années depuis la révolution. Les responsables des différentes organisations présentes au congrès, étaient fermes pour exprimer leurs attachements au droit du pluralisme, droit acquis après le départ du Président déchu. « Aujourd'hui, les pratiques de l'ancien régime, sont révolues », estime Tarak Cherif président de la Conect, tout en précisant que dans cette période transitoire, le pluralisme a fait preuve d'utilité à la société Tunisienne. Pluralisme qui a permis l'ouverture de plusieurs débats dont notamment la citoyenneté de l'entreprise, l'innovation ainsi que d'autres sujets autour de la responsabilité sociétale de l'entreprise tunisienne. Citoyenneté et innovation ! Qu'est-ce qu'une entreprise citoyenne et innovante ? A priori, c'est toute entreprise qui innove, crée de la valeur tout en préservant sa connotation sociale (bien si elle existe). Aujourd'hui, dans une phase postrévolutionnaire, entre autres phase de transition dite démocratique, l'entreprise tunisienne est de plus en plus confrontée à une conjoncture assez difficile, outre un environnement économique international qui change. Aujourd'hui l'incorporation des nouvelles technologies n'est plus un choix. C'est une obligation pour toute entreprise opérant dans un monde concurrentiel. Un monde où le client n'est pas le roi, mais devient un « dict-acteur », histoire de dire que l'entreprise tunisienne doit être de plus en plus ouverte sur son environnement. Dans ce contexte, on commence, de nos jours, à parler du concept de « l'open innovation ». Concept qui se base sur la participation de l'environnement de l'entreprise dans le développement de l'innovation au sein même de cette entreprise. Une nouvelle ère ! D'après la Conect, on vit actuellement une nouvelle ère ; celle des entreprises citoyennes où la transparence, le respect des lois, la bonne gouvernance, l'équité et le dialogue responsable constituent les caractéristiques principales et même les atouts de base de rentabilité et de pérennité de l'entreprise. Selon la note d'orientation vers une entreprise citoyenne et innovante, note distribuée à l'occasion du congrès, les critères classiques de compétitivité se limitant souvent au prix, à la qualité et à la maîtrise des coûts des facteurs de production ne sont plus suffisants et ne laissent qu'une marge d'action de plus en plus faible. Les véritables gains de valeurs ajoutées et de compétitivité se situent réellement au niveau de l'innovation dans son sens le plus large. L'innovation dans sa portée réelle ne doit se limiter à l'aspect technique et technologique mais doit englober aussi les actions, les approches et les stratégies des pouvoirs publics, des administrations, des entreprises et de tous les décideurs économiques aussi bien publics que privés. Zied DABBAR - Un accord tuniso-italo-libyen En marge du congrès de la Connect, la Fondation italienne Don Carlo Gnocchi Onlus –FDG, lance le projet de coopération « ED.in-place (Education, Inclusion, Placement) », en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes handicapés Tunisiens et Libyens. Le projet, cofinancé par le Ministère des Affaires Etrangères Italien, à travers la Direction Générale pour la Coopération au Développement, sera réalisé par la FDG en collaboration avec l'ISES-Institut de Promotion de l'Handicap, la Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie CONECT, l'Université de Modena et Reggio Emilia et la société Conform. Ce projet veut investir sur l'amélioration des compétences des personnes à travers la formation et sur la sensibilisation des entreprises et de la société civile sur les thèmes liés à l'handicap. L'objectif étant la création d'un modèle innovant de job placement pour les personnes handicapées et la promotion de politiques de Responsabilité Sociétale d'Entreprises. - A noter Aujourd'hui, les congressistes devraient choisir 25 membres à partir de 50 candidats pour former le nouveau bureau exécutif de la Conect. Tarak Cherif, président actuel, se trouve bien parti pour succéder à lui-même. Les élections sont programmées en deux tours. Le premier sera consacré aux élections des représentants des régions alors que le second tour sera consacré aux représentants des collèges sectoriels.