Le slogan « Dégage » a toujours le vent en poupe en Tunisie et n'est pas prêt de s'épuiser deux ans après la Révolution. Les agents de la STAM (Société tunisienne d'acconnage et de manutention), ont réussi jeudi à balancer leur PDG et ce, après avoir observé une grève de cinq jours sur fond d'une éventuelle privatisation de la STAM. Et malgré la récusation du ministère des Finances, Anouar Chaibi, a présenté jeudi sa démission « pour préserver les intérêts de la compagnie », rapportait l'agence TAP. Il est à noter que ce n'est pas le premier mouvement de protestation observé par les agents de la compagnie depuis la Révolution. A en rappeler la grève de la faim observée par 3 agents de la STAM en mois de novembre 2012. Ceci dit, bien que personne ne peut nier la légitimité des protestations sociales à connotation pacifiques, toutefois il ne faut pas perdre à l'esprit que la fragilité actuelle de la conjoncture économique ne puisse supporter davantage ces débrayages devenus à la longue mineux pour le pays s'agissant surtout du Port de Radés, l'épine dorsale du commerce extérieur en Tunisie et par les agents de la STAM, laquelle détient le monopole du marché en assurant la manipulation de 69% du tonnage global de marchandises transitant par les ports de commerce maritimes en Tunisie. Le port de Radés, est le premier terminal à conteneurs en Tunisie qui assure 25% du trafic national global. Inutile de faire le calcul des contrecoups et des pertes subites par la communauté nationale après toute paralysie de flux au Port de Radès où n'importe quel port du pays, d'autant plus que c'est la capacité compétitive de l'économie tunisienne qui est en jeu. Rappelons qu'au lendemain de la Révolution, plusieurs voix, notamment des acteurs du commerce international se sont élevées pour dénoncer le monopole de la STAM. Certains transporteurs maritimes ont appelé à ouvrir le secteur à la concurrence de manière à améliorer la productivité et la rentabilité du secteur. La démission du PDG de la compagnie permettra-t-elle de résoudre les problèmes chroniques de la compagnie et avant tout d'améliorer la qualité de services rendue par la compagnie nationale qui détient le monopole du marché au Port de Radès ?