Le Temps-Agences- Le parti conservateur de l'Istiqlal est en position de former le nouveau gouvernement marocain au lendemain de sa victoire surprise aux législatives marocaines alors que les islamistes devraient rester dans l'opposition. Les urnes ayant parlé, c'est désormais au roi Mohammed VI de désigner, comme l'y autorise la Constitution, le nouveau Premier ministre de son choix. Il avait laissé entendre qu'il le choisirait dans la formation arrivée en tête, mais il n'y est pas obligé. Une fois nommé, l'impétrant doit mener les tractations pour former un gouvernement s'appuyant sur une majorité parlementaire. Avec la présence de 24 partis à la Chambre des représentants, dont seulement sept ont plus de dix sièges, la tâche n'est pas facile, et cela risque de prendre du temps même si le Parlement doit ouvrir sa session le 5 octobre. Le secrétaire général de l'Istiqlal, Abbas El Fassi, a affirmé qu'il entendait maintenir son alliance avec les socialistes de l'USFP, les grands perdants du scrutin. La Koutla, alliance créée en 1992 sous le règne du roi Hassan II, est composée de l'Istiqlal, de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) et du Parti du progrès et du socialisme (PPS) - qui étaient tous des partis d'opposition à l'époque. Quant aux islamistes qui rêvaient de devenir la première force du pays, ils resteront selon toute vraisemblance dans l'opposition. "Nous sommes majoritaires en nombre de voix et nous avons obtenu cinq sièges supplémentaires mais les autres partis ont utilisé l'argent et les notables pour gagner", a affirmé le "numéro deux" du Parti Justice et Développement (PJD) Lahcen Daoudi. "A moins que l'on fasse appel à nous, nous resterons dans l'opposition, nous continuerons le combat et nous préparerons les municipales de 2009. Cela fait dix ans que nous sommes dans l'opposition et nous gardons toute notre sève", a-t-il ajouté.