Une modeste ouverture de saisons. Seuls huit clubs y participaient sur les seize engagés. Toutes les têtes d'affiche que la tradition a consacrées pour tenir l'avant-scène étaient occupées ailleurs. Tout, donc, poussait à ne pas s'attendre à une inauguration grandiose. Mais, ne voila-t-il pas que cette première journée, censée être sans histoires, nous livre des constatations dignes à être relevées ? Un classement après une journée, tronquée de surcroît, ne veut, en principe, rien dire mais c'est un symbole qu'on ne peut pas ne pas relever de voir le Stade Gabésien, leader de la Ligue I. De voir le Stade Tunisien subir une défaite aussi sévère au Zouiten. N'est-ce pas là des prémices d'un avenir qui peut ne pas obéir au passé récent, aux traditions établies et à une hiérarchie que la routine a fini par figer. Il est vrai qu'une journée inaugurale peut nous tromper sur la suite et qu'au fil des semaines le naturel qu'on croit avoir chassé, revient au galop. En attendant, ne discutons pas le droit du nouveau promu gabésien à la fierté et à ses ambitions qu'il vient de nous révéler. C'est plutôt l'état du Stade Tunisien qui doit être discuté, car il représente une bonne brochette de clubs qui se retrouvent sur le gril de l'incertitude de pouvoir tenir leur rang. Que de problèmes d'intendance nous a caché cette première journée. En dehors de l'exploit gabésien, tout s'est passé dans l'ordre. La victoire en fin de match de la JSKairouan ne doit pas nous tromper sur les véritables potentialités des Béjaois. Ils étaient bien en situation durant les trois quarts de la rencontre pour oser les critiquer. A la Marsa, les deux banlieusards se sont partagé le beau et le laid. Et même si Metlaoui était, plus près du succès chez elle, la Palme n'a pas démérité. A Grombalia, deux entraîneurs férus de technique et de tactique se sont neutralisés. Mais l'essentiel est que la compétition ait démarré pour de bon. C'est déjà un avantage que jusqu'à la veille on doutait de sa véracité, le public, en général, n'est pas resté indifférent, même si son attention première est encore accrochée aux différentes aventures africaines où quatre clubs tunisiens avaient des intérêts à défendre. C'est justement dans cette participation massive des nôtres que réside le paradoxe de notre football. D'un côté, une compétition locale des plus amorphes où nos clubs piétinent devant des gradins vides et de l'autre, une représentation plus que satisfaisante en Coupes d'Afrique. D'un côté, des clubs hautement structurés et des joueurs confirmés et de l'autre, une équipe nationale des plus médiocres et si mal pilotée. On se fait élire en promettant de préparer l'avenir alors qu'en réalité, on ne pense qu'au présent éphémère. On ne fait rien quand le parcours montre nos faiblesses et on s'assume quand même l'échec nous gifle soudainement. Au lieu d'agir sur la base pour mieux faire monter la pyramide, on s'étonne de l'étroitesse de l'élite. Bref, un paradoxe qui n'a pas fini de nous égarer dans des réflexions toujours vaines et parfois stupides. Nos vrais problèmes peuvent encore attendre pourvu qu'on puisse donner l'illusion grâce à une qualification au Mondial encore possible. Mais ça, c'est une histoire sur laquelle il faudra bien qu'un jour on y revienne. Avec des projets sérieux, des calendriers stricts et une volonté sincère. Cela nous dédouanerait de faire des bilans factices. Pour nous, un Mondial ne sera comme d'habitude qu'un voyage d'agrément. Il faut assurer que pour certains c'est plus facile que de s'occuper de tant de clubs, tant de jeunes, en panne de visibilité. Peut être, qu'en surestimant avec tant de force, le Stade Gabésien ne nous annonce-t-il pas de nouvelles perspectives. M.ZOUBEIDI - Résultats ST - SG (0-4) ESM - LPST (1-1) ASM - CSHL (1-1) JSK - OB (2-0) GS - EGSG (0-0) • 25 septembre CA - CSS • 26 septembre CAB - EST