L'enfance, en général, et, notamment, l'enfance sans soutien, bénéficie, en Tunisie, d'un intérêt particulier faisant partie d'un système préventif et curatif cohérent: "le système de protection de l'enfance". Celui-ci comprend la totalité des mesures, programmes et lois instaurés par l'Etat afin de garantir la protection et la préservation de tous les enfants de la Tunisie, notamment les enfants ayant des besoins spécifiques.
Le deuxième plan décennal a consolidé cette orientation, à travers l'encouragement de la cohésion familiale et l'aide aux familles en vue de la prise en charge de leurs enfants, dans leur milieu naturel et dans un environnement équilibré qui leur garantit la stabilité psychologique et la croissance saine, en mettant en place un programme de soutien aux familles nécessiteuses et en garantissant les services à leurs enfants, au sein des centres intégrés de la jeunesse et les complexes de l'enfance, tout en veillant en permanence à ce qu'ils demeurent dans leur milieu familial naturel et à ce qu'ils bénéficient de services de proximité. Ces centres et complexes jouent un rôle de pointe dans l'exécution de la politique de l'Etat en la matière. D'où la nécessité d'élaborer un plan pour leur mise à niveau, de manière à en améliorer la qualité des services, et de mettre en place les attributs d'une protection et d'une préservation adaptées à l'enfance menacée et aux spécificités de son environnement familial, ce qui est de nature à garantir son intégration dans le milieu familial naturel ou d'accueil, adapté et sécurisé, conformément à son intérêt. Comme stipulé par l'article 20 du Code de protection de l'enfance, ces structures garantissent des services éducatifs, sociaux, psychologiques et récréatifs qui ont pour but de garantir aux enfants sans soutien familial ou menacés, leur droit à la protection, à la scolarisation, à la formation et aux loisirs, dans le cadre de l'adoption ou dans celui de l'hébergement provisoire ou conjoncturel, selon le système de la pension ou de la demi-pension.
Stratégie La stratégie de mise à niveau à l'élaboration de laquelle s'attelle le ministère des Affaires de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes Agées, accorde aux volets psychologique et social l'intérêt qu'ils méritent, à travers le recrutement de cadres spécialisés parmi les psychologues et les sociologues, l'instauration d'un programme de formation continue, d'adaptation et d'accompagnement à leur intention, et la rationalisation de la prise en charge psychologique, éducative et sociale, afin qu'elle touche l'enfant et la famille, de manière à ce que l'enfant puisse se reconstruire vite et efficacement, dans le cadre du "projet d'intégration de chaque enfant", mis en place lors de son accueil dans l'établissement. Ce plan porte aussi sur la création de trois unités de dépôt d'urgence "conjoncturel", dans les centres intégrés de Gafsa, Radès et Sousse, afin de satisfaire les demandes des délégués de la protection de l'enfance et des agents de protection des mineurs, ainsi que les décisions urgentes des juges de la famille, lorsque cela s'avère nécessaire. Les 23 centres intégrés pour l'enfance et la jeunesse, répartis sur 18 gouvernorats, seront renforcés, au cours du XIe plan de développement, par l'aménagement d'un autre centre, dans le gouvernorat de Nabeul. Par ailleurs, le ministère est en train d'examiner un plan pour la promotion de certains des complexes de l'enfance, dans les délégations prioritaires, en vue de les transformer en centres intégrés qui fournissent les mêmes services traditionnels, à l'exception du séjour. Cette démarche doit aider à renforcer les acquis réalisés, dans les domaines de l'enfance. L'exécution du volet de ce plan qui concerne les complexes de l'enfance démarrera à Ennadhour (Gouvernorat de Zaghouan), Daouar Hicheur (Gouvernorat de l'Ariana), Ettadhamen (La Manouba), Oued Zarga (Béja) et El Alia (Bizerte).