Rappelons que le Festival de Boukornine a dû annuler sa dernière édition (2013), suite au désistement du Comité directeur, présidé par Leila Toubel, pour dénoncer la pression et les agressions répétées des ligues de protection de la révolution de la banlieue d'Hammam-Lif, apparemment avec la complicité des autorités régionales qui, faisant la sourde oreille, n'ont pas réagi vigoureusement pour mettre fin aux provocations sans cesse répétées de ces groupes qui voulaient mettre les bâtons dans les roues à ceux qui voulaient agir sincèrement pour la promotion de l'art et de la culture dans la région de la banlieue-sud. Résultat : la délégation régionale a pris en charge l'organisation de cette session dont le programme fut concocté à la hâte, donc sans succès. Cette année, c'est un nouveau comité présidé par Naoufel Ben Aissa qui prend les choses en main pour redorer l'image de ce Festival qui a rayonné depuis plus de trente ans sur toute la banlieue-sud par ses remarquables spectacles, nationaux et internationaux. Cette nouvelle édition se tiendra après le mois de Ramadan et durera du 31 juillet jusqu'au 30 août. Par ailleurs, des manifestations pré-festival précèderont cette date et auront lieu selon trois programmes différents, à savoir les Journées Cinématographiques de Boukornine du 14 au 19 juillet, les Journées du Théâtre de l'Enfant et la Famille du 21 au 24 juillet et les Spectacles de la Plage qui se tiendront du 20 au 27 juillet. Naoufel Ben Aïssa, qui donnait une conférence mercredi dernier à la Maison du Musicien à Tunis, a d'abord parlé de la situation lamentable des lieux où se déroulent les spectacles, du manque des ressources et de l'absence des sponsors, du moins jusqu'à ce jour-là. « Imaginez, a-t-il annoncé avec indignation, le Festival Boukornine recevait à ses débuts, dans les années 80, une subvention de 25 mille dinars de la municipalité d'Hammam-Lif, alors que cette aide se situe aujourd'hui autour de 10 mille dinars seulement ! » c'est que la culture dans cette ville est reléguée à un second degré par les autorités, quand bien même la ville d'Hammam-Lif recèle de richesses archéologiques, de talents culturels et d'un emplacement géographique qui fait d'elle une ville balnéaire et touristique depuis les Romains, étant située entre mer et montagne. Aussi a-t-il déploré l'état dans lequel se trouvent les lieux culturels, les clubs et les associations à vocation de jeunesse. Le directeur de la 35ème édition du festival de Boukornine, Naoufel Ben Aissa a appelé le chef du gouvernement Mehdi Jomâa à effectuer une visite à Hammam-Lif et de trouver des solutions à la marginalisation des jeunes dans la région et la détérioration des institutions culturelles et éducatives et l'abandon des sites archéologiques. Après quoi, le directeur du Festival a annoncé le programme de la 35è édition qui semble plus consistant que ceux des dernières années. Il comporte essentiellement des spectacles de musique et de théâtre. Espérons que ce nouveau comité, plein d'enthousiasme et de volonté, redonnera au festival son lustre d'avant et son rayonnement habituel.