Conscient de l'importance de la participation tant quantitative que qualitative de la femme rurale aux élections et le rôle qui lui revient dans ce rendez-vous historique, le Centre Tunisien Méditerranéen a contacté presque 30 mille femmes dans les zones rurales et les petites villes. Objectif : les motiver à s'inscrire aux prochaines élections. Dès lors, « presque 5 mille électrices se sont inscrites à travers les téléphones mobiles et ce grâce à l'assistance de 110 femmes bénévoles », déclare Ahlem Nsiri, présidente du Centre Tunisien Méditerranéen lors d'une conférence de presse tenue hier, à Tunis. Par ailleurs, « nous avons pu assister presque 8 mille femmes rurales à vérifier si elles sont inscrites sur les listes électorales ou non », ajoute la présidente. A quelques jours de la date butoir de la clôture des inscriptions dans les listes électorales prévue le 22 juillet, presque 300 mille personnes se sont inscrites dans les différents points et bureaux ouverts pour cette opération. Sauf que le chiffre est jugé insuffisant. En effet, les partis politiques, les acteurs de la société civile et les observateurs ne cessent de se mobiliser pour sensibiliser les citoyennes et les citoyens à s'inscrire et ce à l'instar du Centre Tunisien Méditerranéen qui a misé sur la femme rurale. Tout un programme a été mis en place depuis des mois pour cibler de près les femmes qui vivent dans les zones rurales et les petites villes. D'ailleurs, une campagne de sensibilisation a été lancée dans cinq gouvernorats à savoir : Tozeur, Gafsa, Kasserine, Jendouba, Zaghouan afin d'attirer l'attention de cette frange de la société sur l'importance de participer aux prochaines élections. Objectif d'ordre qualitatif Le Centre Tunisien Méditerranéen mise sur la femme rurale, essentiellement pour son impact si important sur cette opération. Mais ce n'est pas tout : il s'est fixé un autre objectif d'ordre qualitatif. Il ne tient pas à ce que la participation de la femme se limite seulement à l'aspect quantitatif. Ainsi, il a mis en place un programme pour sensibiliser la femme rurale par rapport à ses droits. Le même programme a renforcé les capacités de cette frange de la société en termes d'interrogation des futurs élus. Entamé depuis le 24 juin, le programme de sensibilisation s'étale sur un mois pour arriver à terme le 22 du mois en cours. Entretemps, le centre a pu constater un ensemble de lacunes relatives au déroulement de l'inscription des électeurs. Il a par conséquent formulé quatre recommandations qui ont été d'ailleurs présentées lors de la conférence de presse. « L'ISIE doit autoriser la société civile à s'inscrire via des puces au nom des tierces personnes ». « Il importe aussi de prolonger les délais d'inscriptions », recommande le Centre Tunisien Méditerranéen. « Sinon il faut autoriser les personnes qui ont déposé des demandes d'acquisition ou de renouvellement de la carte d'identité nationale de s'inscrire au-delàs des délais ». Toujours dans le même ordre d'idées, les acteurs de la société civile suggèrent à l'ISIE de généraliser l'inscription par Internet et d'organiser des campagnes de sensibilisation. Multiplier les bureaux d'inscription mobiles dans les différentes régions du pays et surtout dans les zones résidentielles et les quartiers populaires reste une mesure indispensable pour motiver les citoyens à s'inscrire. De son côté, le Centre Tunisien Méditerranéen a prévu d'autres actions pour inscrire le maximum de femmes rurales. Il envisage en fait, d'établir une liste nominative des femmes rurales pour leur offrir des puces. Une deuxième liste nominative sera établie pour les aider à acquérir leurs cartes d'identité nationale très rapidement. Ces initiatives seront prises en plus de la campagne « Mon quartier s'inscrit ». En prenant ces mesures, le Centre Tunisien Méditerranéen table sur 100 mille électeurs d'ici la fin de son programme.