Au départ, une petite annonce parue sur le profil de la victime, mettant en vente, pour une raison quelconque, une voiture de type «Mercédès». Une opportunité pour les amateurs de cette marque, dont bon nombre n'ont pas hésité à contacter le numéro de portable affiché à la fin de l'annonce. Mais seul un éventuel acquéreur aurait émis le souhait de rencontrer le propriétaire, lui fixant rendez-vous quelque part dans la capitale. Or, à l'heure indiquée le proprio s'est étonné de voir que l'acquéreur était accompagné par deux autres personnes, mais finissant par se persuader qu'il s'agissait d'un proche et un mécanicien pour le conseiller et vérifier l'état de la bagnole. D'ailleurs, l'un des deux compagnons n'a pas tardé à prendre place devant le volant, cependant que les deux autres se sont placés, l'un sur le siège passager et le second juste derrière le conducteur. Quant au propriétaire il était relégué à l'arrière, à droite de la banquette. Un petit tour a suffi au «mécano» pour annoncer son approbation, se rangeant sur le bas-côté, signe apparemment du démarrage des négociations. L'occupant du siège du passager a fait d'ailleurs mine d'ouvrir la portière, imité par le propriétaire. Ce fut une grosse erreur qui lui a coûté de perdre son véhicule, puisque dès le moment où il a mis pied à terre, le conducteur a démarré en trombe. La bagnole s'est ainsi volatilisée en un clin d'œil, elle a changé de propriétaire sans la moindre tractation d'usage. Bien sûr, les acquéreurs n'étaient en réalité qu'une bande de malfrats qui ont réussi ce tour de force en profitant de l'incrédulité de leurs vis-à-vis. Celui-ci n'avait d'autre alternative que de contacter le poste de sa localité pour porter plainte, mais se montrant incapable de fournir l'identité de ses arnaqueurs, juste leur signalement. Suffisant, pourtant, pour permettre aux limiers de la Brigade d'interpeller le trio. Mais point de voiture, celle-ci a changé encore une fois de propriétaire, puisque les trois malfrats l'ont vendue à une tierce personne pour sept mille dinars ! Bien qu'identifié, le nouvel acquéreur n'a pu être interpellé, demeurant introuvable. Les enquêteurs ont toutefois pu apprendre qu'il s'en est débarrassée en la revendant à un Libyen de passage dans le pays ! Les trois énergumènes ont fini par passer devant la cour qui les a condamnés à 6 ans de prison ferme chacun. Au même titre d'ailleurs que leur complice, condamné par contumace...