Le porte-parole du Front populaire Hamma Hammami a confié mercredi que la tendance générale au sein du Front populaire a pratiquement tranché en faveur de sa candidature au prochain scrutin présidentiel, affirmant que l'annonce définitive et officielle de la candidature se fera très prochainement. Sans toutefois exclure son éventuelle candidature comme tête de liste aux élections législatives, dans la circonscription de Siliana. La loi n'interdit pas de se présenter en même temps aux élections présidentielle et législatives. S'exprimant en marge d'une manifestation organisée par le Front populaire à l'Avenue Habib Bourguiba à Tunis à l'occasion de la célébration de la Journée nationale de la femme, et en réponse à une question sur les chances de voir des femmes têtes de listes aux prochaines législatives, Hammami a indiqué que certaines listes du Front seront conduites par des femmes et que le pourcentage de femmes à ces listes est appréciable. Il s'est refusé toutefois de donner des précisions sur les noms des candidates du Front. Le Front populaire n'a encore pas divulgué de façon officielle les noms de ses têtes de listes dans les prochaines élections législatives. Toutefois des noms circulent comme celui de Mongi Rahoui, à Jendouba, Zied Lakdhar à Ben Arous, Ahmed Seddik à Tunis 2...Les leaders des différentes composantes du Front populaire dirigeront des listes dans différentes circonscriptions. Parmi les candidats à l'élection présidentielle, le premier qui fera le cumul est Hamma Hammami. Les stratèges du Front populaire en le succès assuré de leur leader à Siliana dans les législatives, anticipent pour faire en sorte que ce soit un bon départ à sa candidature à la présidentielle. Lors du dernier scrutin, alors qu'il envisageait de se présenter à l'élection de l'assemblée constituante dans la circonscription de l'Ariana, il s'était ravisé de se consacrer à la campagne de toutes les listes de son parti. Cette fois-ci, les leaders du Front populaire savent que leur porte-parole ne sera pas le successeur de Moncef Marzouki à Carthage. Ils le présentent à la présidentielle pour marquer la présence du Front et préparer les rendez-vous électoraux suivants. Agé de 62 ans, natif d'El Aroussa, ce père de 3 filles, est connu pour ses répliques tranchantes sur les plateaux de télévision, à tel point que certains l'avaient qualifié de Monsieur Non qui rappelle sur certains points le politicien français de la Gauche radicale Jean Luc Mélenchon. Après la débâcle des forces démocratiques aux élections du 23 octobre 2011, qui avaient porté au pouvoir Ennahdha, il a beaucoup œuvré avec le martyr Chokri Belaïd pour le rassemblement des partis de Gauche dans le Front populaire. Ce Front est constitué d'une dizaine de partis dont son propre parti, le Parti des Travailleurs, le Parti des Patriotes Démocrates Unifié du martyr Chokri Bellaïd, dirigé actuellement par Zied Lakdhar, le Courant populaire qui avait pour leader le martyr Mohamed Brahmi, suppléé par Zouhayer Hamdi, la Ligue de la Gauche ouvrière, menée par Nizar Amamou, le Mouvement des Démocrates Socialistes d'Ahmed Khaskhoussi avant qu'il ne se retire pour des raisons internes, le Mouvement Al-Baâth de Habib Karray, le Parti Taliaâ dirigé par Khiareddine Souebni et dont le porte-parole est Ahmed Seddik, le Parti du Peuple pour la Liberté et le Progrès de Jalloul Azzouna, Al-Qotb de Riadh Ben Fadhl, le Rassemblement pour une alternative mondiale de développement de Fethi Chamkhi et plusieurs indépendants. Cet ancien athlète encarté au Club africain, a eu un parcours politique très mouvementé. Toute sa vie a été dédiée à l'action militante. Il n'a jamais exercé le métier pour lequel il avait été formé, l'enseignement de la langue arabe. Il a exercé durant une longue période dans la clandestinité, la fonction de porte-parole du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT). Il a beaucoup vécu dans la clandestinité. Il a dirigé le journal Al-Badil. Dans ses débuts il avait appartenu à l'organisation Al-Amel Ettounsi. Condamné plusieurs fois, il a purgé des peines de prison entre 1972 et 1995, dont l'une liée à une affaire de droit commun qu'il conteste. Durant ces différents procès, il est reconnu coupable des chefs d'inculpations classiques adressés aux militants opposés au régime en place à savoir: atteinte à la sûreté de l'Etat, appartenance à une association non reconnue (Al-Amel Ettounsi), outrage à l'ordre public et propagation de fausses nouvelles, maintien d'une association non reconnue (PCOT), diffusion de tracts de nature à perturber l'ordre public, tenue de réunions non autorisées et collecte d'argent sans autorisation, etc. Le 11 janvier 2011, Hamma Hammami avait prononcé un discours où il revendiquait le « départ de Ben Ali, la dissolution des institutions fantoches du régime actuel et la mise en place d'un gouvernement national provisoire chargé d'organiser des élections libres et transparentes ». Arrêté le 12 janvier par la police politique qui a envahi son domicile au matin, il a été libéré deux jours plus tard7, le jour de la fuite de Ben Ali.