La grève illimitée du personnel de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), de la Caisse Nationale de Retraite et de Prévoyance Sociale (CNRPS) et de la Caisse Nationale d'Assurance-Maladie (CNAM) initialement prévue pour le jeudi 9 octobre a finalement été évitée de justesse, grâce à in accord conclu in extremis dans la soirée du mercredi entre le ministère des Affaires sociales et le syndicat général de la sécurité sociale. L'accord conclu en présence du ministre des Affaires sociales, Ammar Youmbai, du secrétaire général adjoint de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Abdelkarim Jerad, et des PDG des trois caisses sociales prévoit notamment la généralisation de l'«indemnité de contagion» à tous les employés de la CNAM, la publication d'une liste relative aux nominations dans les postes de fonction (chef de service, sous directeur, directeur, directeur central...etc) et la révision de l'organigramme des trois caisses avant le 1er janvier 2015. L'accord prévoit aussi l'octroi aux différentes catégories des cadres et agents des trois caisses sociales d'une prime de départ à la retraite non assujettie à l'impôt sur le revenu, la mise en place d'une commission mixte administration-syndicat chargé de définir un statut spécifique pour les salariés de la CNAM, de la CNSS et de la CNRPS et la révision du mode de calcul de l'indemnité du 13ème mois. Les autres points inscrits dans l'accord conclu entre le syndicat et la partie administrative concernent l'unification des pensions de retraite pour les agents du secteur de la sécurité sociale, l'octroi d'un don à l'occasion de l'Aïd-Aldha (200 dinars en 2014 et 300 dinars à partir de 2015), la facilitation du travail des commissions d'investigation et de reddition des comptes qui examinent les dossiers des cadres ayant trempé dans des malversations financières ou administratives sous l'ancien régime et l'unification des avantages servis aux agents des différentes caisses. La question des augmentations salariales n'a pas, cependant, été intégrée dans l'accord. D'autant plus que cette revendication sera examinée à l'échelle centrale, c'est-à-dire dans le cadre du dialogue entre le gouvernement et l'UGTT sur le lancement d'un nouveau round de négociations sociales dans le secteur public et la fonction publique. «Le ministère des Affaires sociales ou les directions des caisses ne peuvent pas trancher sur la question de la revalorisation des salaires des employés. Il s'agit d'une question d'équilibres financiers et budgétaires qui doit être examinée au plus haut sommet de l'Etat. Des négociations sont en cours à ce sujet entre le Chef du gouvernement et le secrétaire général de l'UGTT», souligne le PDG de la CNSS, Rachid Barouni.