Le terrorisme, la menace terroriste, les djihadistes, la montée en puissance de l'Etat Islamique en Irak et au Levant, un répertoire qui devient de plus en plus familier dans le monde arabo-musulman. La Tunisie n'est malheureusement pas à l'abri de cette maldonne et poursuit sa guerre contre le terrorisme, un phénomène nouveau pour le peuple tunisien qui vient s'ajouter pour ne pas dire détrôner les défis économiques et sociaux auxquels est confronté le pays. L'Institut pour l'économie et la paix vient de lancer les résultats de l'indice mondial du terrorisme couvrant la période 2000-2013. « The global Terrorism Index » analyse les dimensions socio-économiques associées au terrorisme. La Tunisie vient d'être classée 46ème sur 162 pays. Le rapport couvre 162 pays et examine la tendance du terrorisme pour la période 2000-2013. Les indicateurs utilisés incluent le nombre des incidents, victimes mortelles, blessure et total des dommages de propriété associés aux actes terroristes. Le terrorisme a enregistré une croissance exponentielle en 2013, notamment en Irak, Afghanistan, Pakistan, Nigeria et Syrie. Au total 17.958 personnes ont été tuées l'année dernière suite à des actes terroristes, soit une croissance de 61%. Depuis 2000, plus de 48.000 attaques terroristes ont été recensées ayant tués près de 107.000 personnes. 4 groupes sont responsables de 66% des décès liés aux actes terroristes à savoir : Al Qaida, Taliban, Boko Haram et l'Etat islamique. La Tunisie, est classée cette année 46ème sur 162 pays selon l'indice mondial du terrorisme. Elle fait mieux que l'Egypte, la Libye et l'Algérie classés successivement aux 13ème, 15ème et 21ème rangs. S'agissant des facteurs à l'origine du terrorisme, l'Institut pour l'Economie et la paix place les hostilités sociales entre les différents groupes ethniques, religieux et linguistiques, le manque de cohésion entre les groupes et les niveaux élevés de griefs collectifs comme principal facteur déterminant du terrorisme dans le monde. Par ailleurs la présence de violence soutenue par l'Etat tels que les exécutions extrajudiciaires, les violations flagrantes des droits de l'Homme, et l'autoritarisme sont autant de facteurs pourfendeurs du terrorisme. Toujours selon l'institut pour l'économie et la paix, plus de 90% des attaques terroristes visent les pays qui souffrent d'une absence flagrante des droits de l'Homme. En Tunisie, le phénomène a pris de l'ampleur après la Révolution, dans une période de transition où les soubassements sécuritaires, économiques et sociaux du pays se sont détraqués laissant un libre accès aux mouvements religieux radicaux et aux groupes terroristes qui se sont infiltrés aux deux côtés de la frontière. Et c'est finalement l'économie nationale qui continue de supporter les coûts du terrorisme et de l'instabilité qui sévissent dans le pays.