Une réception a été organisée Samedi le 20 Décembre 2014 par le Réseau Euro-méditerranéen des droits de l'Homme (REMDH) en l'honneur de trois femmes tunisiennes: Mme Souhayr Belhassan, Mme Khadija Cherif et Mme Bochra Bel Hadj Hamida, primées internationalement et nationalement pour leur dévouement pour la défense des droits de l'Homme et l'égalité des chances. Nombre de personnalités de la scène médiatique et politique ainsi que des représentants de la société civile ont été présents à cette cérémonie. Rami Salhi, responsable du Réseau Euro-méditerranéen, a tempéré le tumulte des convives en introduisant chacune des femmes honorées lors de cette fête. Mme Souhayr Belhassan, honorée par le prix « Elissa Didon », a exprimé sa joie d'assister à un jour où les militants et militantes sont récompensés et sa fierté de voir la Tunisie telle que nous la voyons tous aujourd'hui, célébrant la Liberté. Cependant, elle trouve qu'il est impératif de poursuivre le combat et de continuer à militer car il reste du chemin à faire en soulignant qu'il n'a pas été, tout de même, aisé d'arriver jusque là. Après Mme Souhayr, c'est Mme Khadija Cherif distinguée par le prix Italien « Minerva » qui n'a pas caché son angoisse par rapport à la situation des droits de l'Homme en Tunisie, Elle trouve qu'il ne faut jamais baisser les bras tant que les droits humains et notamment ceux de la femme sont toujours menacés. Et elle donne l'exemple de l'Association des Femmes Démocrates qui a été attaquée et salie quelque temps après la Révolution. Toutefois, heureuse de pouvoir voir des jeunes militants sur la scène de la bataille, elle est convaincue que c'est un exploit car ces derniers poursuivent le chemin. Mme Bochra Belhadj Hamida, première femme arabe obtenant le prix Anna Lindh, enchaîne après Mme Cherif en disant qu'il est peut-être vrai qu'elles sont « vieux jeu » comme certains pourraient entendre et que les jeunes sont en train de faire du bon travail , mais tient à ce que leur rôle reste primordial et qu'elles ont encore beaucoup à donner pour la patrie. En ce moment, elles donnent le meilleur exemple pour batailler en faveur des Droits. Cela l'attriste, néanmoins, que cette même génération de jeunes élèves et étudiants soient éduquée sur la base que ces militantes comme tant d'autres, sont des alliées de l'ancien régime. Elle exprime, malgré tout, sa satisfaction car ce qui compte le plus après avoir reçu les coups de bâton et après avoir supporté les insultes, est que la Tunisie soit aujourd'hui reconnaissante. Elle souhaite vers la fin un meilleur avenir pour le pays à la lumière des hommages rendus aux anciennes combattantes des Droits et des Libertés mais qui ne sont plus. On dirait que les Droits et les Libertés ne sont encore pas bien enracinés dans les têtes des esprits tordus des Tunisiens. Nombre d'entre eux se plaît dans ses habits d'esclave. D'autres n'arrivant toujours pas à croire qu'ils peuvent enfin vivre libres de leur choix et jouir de tous leur droits, ont peur du changement. Heureusement qu'il y a des militants partout dans le monde pour éclairer ces esprits car il serait dommage que quelques citoyens d'un pays aussi riche en culture et en civilisation que le nôtre soient des ennemis de la Liberté.