La société civile regroupe l'ensemble des associations à caractère non gouvernemental et à but non lucratif. C'est une nécessité en démocratie vu que les deux forment un couple indissociable. La démocratie est fondée sur le renforcement de la participation des citoyens à la prise de décision politique. Dans ce contexte, plusieurs composantes de la société civile telles que les associations et les organisations visant à assurer un climat de démocratie, ont vu le jour après la Révolution du 14 janvier. En effet, Moez Bouraoui, Président de l'Association Tunisienne pour l'Intégrité et la Démocratie des Elections (ATIDE) affirme qu'après la clôture des opérations d'observation des élections du deuxième tour de la Présidentielle, le rôle principal de cette association se limitera dorénavant, à préparer un rapport final du processus électoral depuis son commencement ainsi qu'un rapport exhaustif évaluant le travail de l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE) à tous les niveaux, et relevant les défaillances éventuelles de l'Instance. De plus, Moez Bouraoui nous a indiqué que ATIDE s'apprête actuellement, à mettre en place toutes les procédures nécessaires au bon déroulement de l'opération d'observation des élections municipales à venir. Il nous a également, confié que l'Association se chargera dorénavant, de contrôler les activités de l'Assemblée des Représentants du peuple et de présenter des projets de loi électorale à l'ARP. Ces projets sont partagés par le réseau Mourakiboun, comme nous indique Rafik Halouani, coordinateur général de ce réseau; un réseau citoyen tunisien œuvrant à garantir la transparence et à promouvoir les valeurs démocratiques. Le réseau Mourakiboun est formé de plusieurs associations telles que ATED (Association Tunisienne pour l'Eveil Démocratique - Tunis), ACC (Association Culture et Citoyenneté - Regueb, Sidi Bouzid), ACD (Association Culture et Développement - Kasserine), l'ATDD (Association Tunisienne de Droit du Développement - Tunis) et Tunicomp (Réseaux des compétences tunisiennes en Allemagne). Pour sa part, Achref Aouadi, fondateur et président de l'organisation I Watch pour l'observation des élections, a affirmé que l'organisation n'est pas trop impliquée dans le processus électoral, en ce moment. Cependant ses futurs projets comprennent l'annonce des résultats finaux des observations du deuxième tour de la Présidentielle, ainsi que des plaidoyers auprès de l'ARP visant à réformer intégralement le cadre juridique du processus électoral. Achref Aouadi a ajouté que l'organisation prévoit depuis la fin de sa mission d'observation électorale, des sessions de formation de nouveaux observateurs locaux pour qu'ils puissent, eux aussi, par la suite, prendre la relève. La société civile ne doit pas se contenter d'avoir un rôle provisoire et se limiter à la période électorale pour être active. Elle doit continuer à lutter pour défendre les droits des citoyens et assurer un climat de démocratie. Concernant le rôle des institutions de l'Etat, l'Assemblée doit également établir les institutions permanentes définies par la Constitution, notamment la Cour constitutionnelle et le Conseil supérieur de la magistrature dans les délais prévus, et élaborer une loi électorale pour régir la conduite des élections municipales prévues pour 2015. Ces mesures permettront à la Tunisie de consolider ses acquis démocratiques.