Un incident de plus entre avocats et forces de l'ordre est survenu la semaine dernière et à la suite duquel la section de l'ordre des avocats à Sousse, a décidé de porter plainte devant le parquet près le tribunal de Sousse, alors que de leur côté les avocats à la cour d'appel à Sousse indignés, se sont mis en grève hier , après avoir préalablement porté le brassard rouge au tribunal en signe de protestation contre l'attitude des policier agresseurs Que s'est-t-il passé au juste ? A sa sortie du tribunal de première instance de Sousse, Me Adel Rouis, a trouvé sa voiture bloquée par celle des policiers, laquelle était selon ses affirmations, garée en deuxième position. Il ne pouvait que demander aux policiers de déplacer le véhicule. Mais l'un des agents de l'ordre a pris la mouche, et au paroxysme de la colère il l'a giflé. L'avocat pris de court et hébété, car ne s'attendant pas à la réaction du policier, a exhibé sa carte en lui faisant part de son indignation. C'est là que le policier s'est confondu en excuses, en affirmant qu'il l'avait pris pour un simple citoyen. Tel est le déroulement des faits selon l'avocat qui est d'autant plus indigné par l'attitude de l'agent en question, quand bien même il ne l'ait pas reconnu, car son attitude doit être correcte avec tous les citoyens, indépendamment de leur qualité ou de leur niveau social ou intellectuel. Ouverture d'une instruction Le chef de la section régionale de l'ordre des Avocats, Me Mounir Tounsi , a déclaré hier que la tentative gracieuse à l'initiative du procureur général près la cour d'appel de Sousse, en vue d'une conciliation entre le policier et l'avocat a été refusée, en l'absence d'un procès verbal officiel, en vertu duquel des excuses claires et expresses présentées par les représentants des sécuritaires à l'ordre des avocat, seront dûment actées. Il a ajouté qu'entre temps une enquête a été ordonnée par le parquet suite à la plainte présentée par l'ordre dans l'intérêt de l'avocat victime d'agression, afin de déterminer les tenants et les aboutissants de ce fâcheux incident. « Il est nécessaire que les autorités judiciaires fassent preuve de fermeté, dans le règlement de ce genre d'affaire, afin de mettre fin aux agressions des avocats par certains agents des forces de l'ordre, qui pourtant sont des auxiliaires de la Justice et qui doivent agir de manière sensée ». De son côté le bâtonnier de l'ordre des avocats, Me Fadhel Mahfoudh, a dénoncé les agressions réitérées des avocats par les forces de l'ordre, en faisant part de son soutien inconditionnel au mouvement de grève entamé par la section de l'ordre à Sousse, car il y va essentiellement de l'honneur de la profession. Le ministère de l'Intérieur : La part des choses Dans son communiqué d'hier, le ministère de l'Intérieur a déclaré qu'il reste attaché au respect du système judicaire dans sa totalité, avocats et magistrats compris. Concernant l'incident lui-même, il peut être considéré parmi les cas isolés, est-il affirmé dans le même communiqué, et qui est réglé normalement par la Justice. En tout état de cause le ministère de l'Intérieur affirme son engagement à respecter la loi et à ne pas dépasser les limites définies par celle-ci. L'agent en question a déclaré qu'il y avait eu erreur sur la personne et qu'il avait agi croyant qu'il s'agissait de quelqu'un d'étranger à la maison. Cela dit il ne s'est pas contrôlé au point d'en venir aux mains. La gifle était vraisemblablement de trop. L'issue de l'affaire sera déterminée par le parquet chargé de l'enquête.