Le Temps-Agences - Le président du gouvernement espagnol a vivement rejeté le projet de référendum sur l'avenir du Pays basque, à l'issue d'une rencontre hier avec le président de région. "Le président régional basque ne doit pas convoquer quelque sorte de référendum que ce soit", a déclaré José Luis Rodriguez Zapatero à l'issue de ses entretiens avec le dirigeant basque, Juan José Ibarretxe, nationaliste modéré. "Tout type de référendum ou de consultation populaire ne peut être autorisé que par le gouvernement. Ce qui ne peut pas être fait ne sera pas fait", a décrété Zapatero. Mais Juan José Ibarretxe n'en démord pas : au cours d'une conférence de presse tenue de son côté, il a dit vouloir mener à bien son projet de consultation des Basques sur la relation future entre l'Espagne et la région, via un référendum le 25 octobre 2008. "Ma proposition est absolument légale, légitime et démocratique", a-t-il ajouté, disant qu'il espérait aboutir à "un accord pour permettre à l'Espagne et à la région basque de coexister en paix". Selon lui, sa réunion avec Zapatero était la "première étape" de ce qu'il a qualifié d'"accord de Downing Street à la mode basque", référence à l'accord entre Londres et Dublin qui ouvrit la voie à la paix en Irlande du Nord. La proposition d'Ibarretxe, adoptée par le parlement basque, intervient alors que Madrid est confronté à la reprise des attentats d'ETA. Alors que les législatives espagnoles sont prévues pour mars, cette affaire sera sans doute au cœur de la campagne, l'opposition du Parti populaire accusant les socialistes de Zapatero d'être trop mous avec les nationalistes régionaux.