Tout semble être dit et écrit à propos de celui qu'on qualifie d'«enfant prodige de la musique tunisienne»... Anouar Brahem, on l'a bien connu dans «Thimar», «Khomsa», « Le pas du chat noir » ou encore « The Astounding Eyes of Rita » sortie il y a cinq ans... où il calait les airs de son Oud sur les notes, telle une plume larguée à même le sol par un souffle de vent... Aujourd'hui avec ‘'Souvenance'', dont on annonce la sortie internationale il y a peu, le maître tunisien du Oud renoue avec le souvenir tenace du temps qui passe. Les notes de l'artiste viennent arrêter le temps sur des moments intenses de la création humaine dont il veut garder le souvenir fidèle. Anouar Brahem, était de retour en Tunisie l'été dernier. Souvenez-vous, il a donné ‘'Souvenance'', spectacle d'ouverture du festival international de Carthage et également titre de son dernier album. Dans ‘'Souvenance'' l'artiste nous emmène encore une fois vers des cieux clairs, vers des horizons sans contrainte... dont on gardera le souvenir vague d'une musique qui emporte son adepte au pas du promeneur à découvrir les bribes éparses des airs métissés. Jazz, tango, flamenco, musique indienne ou tradition arabo-persane... autour de cette musique incomparable, le temps semble un beau jour s'être arrêté sur des mélodies superbes, des chuchotements, des cris et des mots d'amour. ‘'Souvenance'' se définit comme un double album de musique pour oud en quartet (avec François Couturier au piano, Klaus Gesing à la clarinette basse, Björn Meyer à la basse) accompagné par un orchestre à cordes, l'Orchestra della Svizzera Italiana sous la direction de Pietro Mianiti. Dans ‘'Souvenance'', tout comme les autres compositions de l'artiste d'ailleurs, les airs du piano et de la basse s'ajoutent à la composition musicale du Oud sans l'alourdir. Anouar Brahem dit, en invoquant son dernier album qu'il a composé pendant les évènements de janvier 2001, «qu'il n'existe aucun lien direct entre les compositions et les événements qui se sont déroulés en Tunisie ». Mais il avoue tout de même avoir été profondément marqué par ces faits ayant tracé une ligne de fond dans l'histoire de la Tunisie. Des faits nous ayant enseigné du moins que l'histoire n'est pas forcément un éternel recommencement. Parfois, elle se prolonge dans le temps comme si elle ne voulait pas s'arrêter. Les notes du compositeur tunisien qui résonnent, dans l'immensité du silence, paraissent si obstinées pour venir nous hanter et par là-même ne point l'effacer. Histoire d'en garder la ‘'souvenance''. En France, Anouar Brahem présentera Souvenance, le 10 juin 2015 à La Fabrique de Gueret, le 5 juin 2015 à l'Opéra National De Bordeaux avec l'Orchestre National Bordeaux Aquitaine et le 30 avril 2015 au Grand Théâtre De Provence d'Aix En Provence.