Le Temps-Agences - Les médias polonais accueillent favorablement hier la démission de Mur Stanislaw Wielgus pour avoir collaboré avec la police politique de l'époque communiste, le SB, mais l'affaire a ouvert une crise au sein de la puissante Eglise catholique polonaise. La démission annoncée avant-hier par le prélat, au cours d'une messe qui aurait dû consacrer son investiture à la tête de l'archevêché de Varsovie, met la pression sur les autres membres du clergé ayant exercé leur ministère sous le régime communiste. L'Eglise catholique polonaise, encouragée par le pape polonais Jean Paul 11, a soutenu le mouvement Solidarnosc, qui a abouti en 1989 au renversement du régime communiste. Mais les historiens estiment que près de 10% du clergé pourrait néanmoins avoir coopéré avec la police communiste. Signe d'un possible changement en cours. Jaillis/. Bielanski, prêtre à la cathédrale du Wawel à Cracovie, a démissionné hier après avoir été accusé de coopération avec le SB. Le Wawel, cathédrale de l'ancienne capitale royale, est l'un des hauts lieux du catholicisme polonais et c'est là que Karol Wojlyla, le futur Jean Paul II, a célébré sa première messe, en 1947. Mgr Wielgus a démissionné à la demande de Benoît XVI, qui l'avait nommé un mois plus tôt, et la hiérarchie catholique polonaise, embarrassée par le scandale, en a dans l'ensemble su gré au pape. "Le saint-père a choisi la meilleure solution", a déclaré au quotidien Rzeczpospolita Mgr Tadeusz Pieronek, président d'une commission sur les relations entre le clergé polonais et le Vatican. Les médias lui emboîtent dans l'ensemble le pas et tandis que Rzeczpospolita titre en une "Sauvetage par Rome",
un autre journal, Dziennik, écrit que "Le pape a sauvé l'Eglise de la honte". A Rome, le cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la congrégation pour les évêques, cité hier par le Corriere délia Sierra, a déclaré que le Vatican ignorait que Wielgus avait été un informateur du SB lorsque le pape l'a nommé. Lors de leur arrivée au pouvoir, l'an dernier, le président Lech Kaczynski et son frère jumeau Jaroslaw, Premier ministre, ont promis de purger la vie publique de ceux qui ont entretenu des liens étroits avec l'appareil communiste. L'Eglise, jusqu'à récemment au-dessus de tout soupçon, n'est désormais plus à l'abri de pressions pour que la lumière soit faite sur le passé de ses clercs.