Le syndicat général de l'enseignement secondaire et le ministère de l'Education ont finalement signé, hier en début de soirée, un accord sur les revendications des enseignants à l'issue d'un long et laborieux marathon de négociations entamé début mars dernier. Cet accord intervient après une séance de dialogue mouvementée entre les deux partis et marquée par le retrait provisoire du syndicat rattachée à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) en signe de protestation contre la décision du ministère de soumettre le projet d'accord conclu au Chef du gouvernement. «Le projet d'accord a été soumis vers midi au Chef du gouvernement, mais ce dernier n'a donné son feu vert à la signature qu'en début de soirée. C'est un précédent dans les annales des négociations avec les syndicats et une humiliation pour la délégation syndicale conduite par un secrétaire général adjoint de l'UGTT, qui a été obligée de poireauter pendant 9 heures au siège du ministère», a déploré le secrétaire général du syndicat. L'accord conclu d'arrache-pied permet aux enseignants de bénéficier de deux promotions exceptionnelles ayant des incidences financières et d'une prime de 150 dinars payable sur une durée de trois ans (de 2015 à 2017), outre les augmentations prévues dans le cadre des négociations sociales. L'accord prévoit également le lancement de négociations sur la réforme du système éducatif et la concertation autour d'un projet de loi incriminant les violences contre les enseignants. Le conflit entre les enseignants et le ministère de l'Education se poursuit depuis début mars. Dans ce cadre, les enseignants des lycées et des collèges ont boycotté les examens du deuxième trimestre à l'appel de leur syndicat. Le 23 mars, le syndicat général de l'enseignement secondaire avait aussi menacé de boycotter tous les examens du troisième trimestre, y compris les examens nationaux. Le syndicat a également décidé de ne pas se conformer aux calendriers fixés par le ministère de l'Education, qui avait publié le 6 mars un communiqué dans lequel il annonce que les examens de la fin du deuxième trimestre auront lieu juste après les vacances du printemps.