Le Temps-Agences - L'organisation séparatiste basque ETA a revendiqué hier la responsabilité de l'attentat à la voiture piégée qui a fait deux morts le 30 décembre à l'aéroport de Madrid-Barajas, mais assure que son cessez-le-feu décrété en mars dernier tient toujours. L'ETA a fait cette revendication par voie de communiqué envoyé au journal pro-indépendantiste "Gara", qui a publié à plusieurs reprises par le passé les prises de positions et revendications du mouvement. L'explosion a fait deux morts et 26 blessés dans un parking de l'aéroport international de Madrid-Barajas. L'attentat n'avait pas été revendiqué jusqu'à présent, mais un interlocuteur anonyme affirmant s'exprimer au nom de l'ETA avait appelé les autorités espagnoles avant l'explosion. L'ETA affirme ne pas avoir voulu faire de victimes. L'organisation clandestine accuse le gouvernement espagnol de ne pas avoir évacué le parking et affirme avoir passé trois appels pour prévenir les autorités de l'endroit exact de l'explosion. L'aéroport a été évacué mais les victimes, deux Equatoriens, dormaient dans des voitures stationnant sur ce parking de quatre niveaux, entièrement détruit par la charge explosive de forte puissance. "Gara" explique avoir reçu un long communiqué d'ETA rédigé en basque et en a publié un résumé. L'ETA accuse le gouvernement espagnol et le Parti socialiste au pouvoir de "mettre d'innombrables obstacles au processus démocratique". Le mouvement reproche par ailleurs au gouvernement des promesses non tenues, sans fournir de plus amples détails. Le chef du gouvernement espagnol José Luis Zapatero a annoncé le 30 décembre la "suspension" du dialogue avec l'ETA, qui avait annoncé le 22 mars dernier un cessez-le-feu "permanent". Le gouvernement "considère que l'attentat est incompatible avec un cessez-le-feu permanent", ajoutait M. Zapatero, qui avait annoncé en juin son intention d'engager des pourparlers avec l'ETA. Le mouvement séparatiste affirme dans sa revendication qu'il souhaite toujours promouvoir le processus de paix, mais se réserve le droit de "répondre" à ce qu'il qualifie d'agressions contre les Basques. L'ETA appelle le gouvernement espagnol à accorder "les droits minimums dus au Pays Basque" et l'invite à s'éloigner des "politiques qui ne mènent nulle part". Le ministre de l'Intérieur Alfredo Perez Rubalcaba a expliqué qu'il n'avait pas encore pris connaissance du communiqué de l'ETA. Selon lui, le mouvement séparatiste ne peut prendre qu'"une seule voie", celle du renoncement à la violence.