Le charme de sa dulcinée était assez fort pour que l'agent chargé de l'approvisionnement, dans une entreprise spécialisée dans la vente de pièces de rechange, résiste à la tentation. Il a succombé en faisant des ponctions dans la caisse, d'autant que par ses fonctions, d'importantes sommes d'argent circulaient entre ses mains. Et comme il était assez difficile de contrôler avec exactitude les documents comptables tenus par cet employé, il lui arrivait de puiser dans la caisse en prélevant ainsi quelques billets sans éveiller les soupçons de son patron. Tout cela pour les beaux yeux d'une cliente qui l'a littéralement envoûté. Pour elle, il était prêt à tout faire puisque leurs relations étaient basées sur le profit. Peu à peu, les demandes de la jeune dame dépassèrent les limites, et pour être à la hauteur des aspirations de sa dulcinée, il ne trouva pas d'autres moyens que de prélever dans la caisse et même voler le carnet de chèques de son patron. Il se mit, dès lors, à émettre des chèques à gauche et à droite, jusqu'au jour où la banque refusa d'honorer l'un de ces chèques. Le patron fut alors convoqué à l'agence. Bien évidemment, après avoir examiné le chèque en question, il informa le banquier de la falsification de sa signature. Alertés, les agents de police ont entamé une enquête qui se termina par l'arrestation de l'employé. Interrogé, ce dernier passa aux aveux, déclarant avoir émis treize chèques pour satisfaire les caprices de sa maîtresse. L'accusé a comparu dernièrement devant le tribunal de première instance de Tunis pour vol et falsification de chèques. Il a été condamné à sept ans de prison ferme. Interjetant appel, il a comparu de nouveau devant la chambre criminelle, sollicitant la clémence de la cour qui appréciera.