Après une série de concours ayant eu lieu le 11, 19 et 31 août dernier, l'Ecole hôtelière de Monastir a affiché la liste définitive des candidats sélectionnés. En tout, 124 nouveaux étudiants intégreront l'établissement pour y suivre une formation et tenter de décrocher un brevet de technicien professionnel (BTP). Les candidats seront répartis en cinq branches : pâtisserie, accueil et réception, cuisine, restauration et enfin étage et buanderie. Relevant de l'Office National du Tourisme Tunisien (ONTT), l'Ecole hôtelière de Monastir a été inaugurée en 1987. Comptant près d'une trentaine d'employés et plus d'une vingtaine de formateurs, cet établissement de formation a une capacité de formation de 450 étudiants et une capacité d'hébergement de 150 personnes. Depuis sa création, l'Ecole hôtelière de Monastir n'a cessé de former des jeunes aux métiers du tourisme, l'un des secteurs phares de la Tunisie d'avant révolution et possédant, jusqu'à un passé proche, un fort taux d'employabilité. Plus de vingt ans après son lancement et par manque de travaux de maintenance, l'établissement s'est trouvé dans un état désolant de délabrement. Murs écaillés, peinture tombant par plaques entières, tables de classe en piteux état, système d'évacuation sanitaire défaillant, dortoirs insalubres, gradins tombant en ruine, espaces verts à l'abandon, matériaux et équipements rouillés... En 2009, un premier chantier de restauration a été entamé mais seuls la moitié des travaux de rénovation ont pu aboutir par manque de ressources financières. En 2013, un deuxième chantier a débuté, incluant notamment l'aménagement des salles de classe pour un montant de 4,5 MD, la décoration et la mise en valeur du restaurant pédagogique d'une valeur de 5 MD, l'aménagement d'une salle de classe dans la buanderie coûtant 0.4 MD, l'agencement d'une salle de sport pour un montant de 0.3 MD ou encore l'aménagement d'une salle multimédia, d'une bibliothèque, d'un espace d'archive ainsi que la rénovation du dortoir et des vestiaires. De même et après 3 ans d'interruption et grâce aux travaux entamés, notamment la mise en place d'un atelier bien équipé de confection des pâtisseries, le cursus diplômant de pâtisserie a été de nouveau intégré aux spécialités enseignées à l'Ecole hôtelière de Monastir. En tout, 18 projets de rénovation et de restauration, ayant débuté en octobre 2013 et achevés en mars 2015, pour un montant global de 264.9 MD. Un avenir incertain Par ailleurs, grâce à un don de l'Agence Coréenne de Coopération Internationale (KOICA) et l'aide de deux volontaires coréens Eunsill Lee et Jae Hyun Hwang, deux autres projets de rénovation devraient prochainement être réalisés. Ils incluent l'aménagement et la décoration d'un amphithéâtre technique de 30 places et du restaurant pédagogique afin de créer trois espaces pédagogiques autonomes. Le montant des travaux devrait avoisiner les 140 MD. Si côté infrastructure, l'Ecole hôtelière de Monastir semble désormais sur le bon chemin et entre de bonnes mains, reste maintenant de plancher sur l'épineuse question de l'avenir de ces jeunes qui décrocheront bientôt leurs diplômes mais qui ne sont, en aucun cas, assurés de pouvoir être recrutés à court, moyen ou long terme. Touché en plein cœur depuis la révolution de 2011 et encore plus depuis les deux attentats sanglants de Bardo et de Sousse qui ont coûté la vie à des dizaines de touristes, le secteur touristique paie aujourd'hui les frais de la crise sécuritaire qui secoue la Tunisie. A l'ombre des fermetures, l'une après l'autre, des établissements hôteliers, quel avenir aujourd'hui pour les jeunes diplômés du secteur touristique ? La question mérite réflexion.