Une conférence de presse a été tenue ce jeudi 01 octobre au siège du ministère, par Latifa Lakhdhar, ministre de la Culture, au cours de laquelle elle a exposé les grandes lignes de son projet culturel qui consacreront les années à venir. La salle baptisée « Chedli Kélibi » débordait de journalistes et d'hommes de culture. Entre temps, un hommage a été rendu à Chedli Klibi, le premier à avoir détenu ce portefeuille après l'indépendance. A cette occasion, M. Chedli Klibi a pris la parole pour parler de ses débuts et de ses réalisations au sein de ce département. Après quoi, la ministre a passé en revue son action à venir en matière de culture qui englobe différents projets dont certains sont à court terme et d'autres à moyen ou long terme. Elle a précisé d'abord que le système de la couverture sociale de l'artiste laisse à désirer et ne correspond pas aux efforts consentis par l'artiste, chacun dans son domaine, pour promouvoir la culture dans le pays et que par conséquent, il est grand temps de la réviser, moyennant le soutien de la présidence du gouvernement et du ministère des affaires sociales. Mme la ministre soucieuse d'améliorer l'image de la Tunisie à l'étranger en annonçant la création au sein de nos ambassades, du poste d'un attaché culturel, à l'instar des attachés sociaux, qui pourra jouer un rôle important en vue de « promouvoir les perspectives de la diplomatie culturelle». Elle a également annoncé la création de structures de coordination groupant plusieurs ministères qui œuvreront pour « une culture nationale », à savoir, l'Education, l'Enseignement Supérieur, les Affaires sociales, le Tourisme, l'Intérieur, la Justice, les Affaires étrangères). Un Centre de Communication Culturelle et d'information, selon la Ministre, doit être mis à jour pour « garantir une meilleure visibilité et coordination entre les administrations et les directions culturelles » Elle a ensuite énuméré toutes les réformes concernant les différentes formes d'expression culturelles (livre et littérature, théâtre, arts plastiques, théâtre, cinéma, musées », annonçant les réformes à porter à chacune d'elles. C'est ainsi que le domaine de la peinture bénéficiera, a-t-elle précisé, de la création d'un Musée d'Art Moderne et Contemporain, de la restauration des œuvres d'art acquises par l'Etat et gardées actuellement dans des lieux insalubres en les installant dans un espace répondant aux normes de conservation, et par l'incitation du Ministère de l'équipement de réserver 1% aux peintres lors de leurs projets en matière d'habitat et de construction. Concernant le cinéma, elle a mentionné le manque flagrant des salles obscures, ce qui a influé sur la production des films nationaux, en annonçant que les salles existantes profiteront d'une contribution de l'Etat allant jusqu'à 50% afin d'être restaurées. Quant au Musée du Bardo, il bénéficiera d'une autonomie administrative et financière. Dans le domaine du 4è Art, elle a parlé de généraliser les Centres d'Arts dramatiques, de façon à avoir 24 centres, soit un par gouvernorat. Par ailleurs, la ministre de la Culture a informé l'assistance de la nécessité d'achever les travaux du projet de la Cité de la Culture, faisant savoir qu'un nouvel entrepreneur prendra prochainement en charge la fin des travaux. De même, elle a souligné l'importance des sites archéologiques et des monuments historiques qui sont nombreux en Tunisie, mais seulement une cinquantaine de sites sont exploités, ce qui nécessite une nouvelle révision dans ce secteur. Concernant la question du patrimoine, Latifa Lakhdhar a souligné la nécessité de préserver surtout notre patrimoine immatériel qui est riche et varié, selon qu'il soit au sud ou au nord du pays, comme la poésie et les chansons populaires.