Le déficit budgétaire de l'Etat compte non tenu des privatisations et dons sera de l'ordre de 3,8% du PIB en 2016, contre 4,4% attendus pour 2015 et 4,9% enregistrés en 2014. Selon une première version du projet du budget de l'Etat pour l'exercice 2016 obtenue par l'Agence TAP, le taux de la dette publique atteindra 53,3% du PIB fin 2016, contre 52,8% prévu pour 2015 et 49,4% enregistré en 2014. 28,920 Milliards de dinars Le volume du budget de l'Etat pour l'exercice 2016 sera de l'ordre de 28 920 milliards de dinars compte tenu des crédits étrangers, soit une augmentation de 5,9%, par rapport aux résultats attendus cette année (27 314 927 milliards de dinars prévus par la loi des finances complémentaire pour l'exercice 2015). La première version du projet du budget prévoit la mobilisation de dons extérieurs estimés à 150 MD, et la mobilisation des recettes intérieures de 200 MD au titre des confiscations, outre l'émission de sukuks islamiques d'une valeur de 1000 MD. Les ressources extérieures du budget de l'Etat sont estimées à 3489 MD pour le renforcement et la poursuite des réformes économiques et sociales et les ressources de l'emprunt intérieur seront aux alentours de 2000 MD. Le projet qui sera soumis à l'examen de l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) avant le 15 octobre (date constitutionnelle) comportera de nouvelles mesures fiscales afin de réaliser l'équité fiscale et moderniser l'administration fiscale et douanière ainsi que des mesures fiscales visant la simplification du système d'imposition d'un coût de 230 MD. Recrutement d'environ 13 mille nouveaux employés Selon la première version du projet du budget de l'Etat, les dépenses de salaires sont estimées à environ 13 MD contre 11,631 MD prévues par la loi de finances complémentaire soit une augmentation de 11,8% (1,369 MD). Les recrutements concerneront les diplômés des écoles de formation (ministères de l'Intérieur, de la Défense et de la Justice), soit 13 025 nouveaux recrutements d'un coût de 70 MD et la sortie à la retraite de 13 724 agents, soit une baisse de 699 employés. La masse salariale représentera 71% des dépenses de gestion et 13,8% du PIB. Une enveloppe de 650 MD a été allouée aux augmentations salariales (programme général à partir du 1er janvier 2016 et programme spécifique à partir du 1er juillet 2016) ainsi que 300 MD au titre de la mise en oeuvre des accords précédents et la mobilisation de 112 MD au titre des avancements exceptionnels. Les dépenses de développement et de subvention Le même projet indique que 2426 MD seront consacrés aux dépenses de subvention contre 3232 MD inscrits dans la loi de finances complémentaire 2015 et 2766 MD actualisés pour 2015. Par ailleurs, 5307 MD ont été alloués aux dépenses de développement compte tenu de la deuxième tranche du programme de soutien à l'activité économique dans les régions (230 MD) contre 5264 MD prévus dans la loi de finances complémentaire pour l'année 2015. Par ailleurs, 5130 MD seront remboursés au titre du service de la dette principal et intérêts contre 4820 MD inscrits dans la loi de finances complémentaire pour l'exercice 2015. Des pressions endogènes et exogènes Le document préliminaire du projet a révélé que le budget de l'Etat pour l'année 2016 a été élaboré dans une période se caractérisant par l'accroissement des pressions endogènes et exogènes. Aussi, a-t-il comporté, un ensemble de réformes reflétant le souci d'accélérer le rythme du développement, de faire regagner la confiance en l'économie et d'intensifier l'investissement, tout en préservant les finances publiques et leur pérennité à travers le maintien des principaux indicateurs à un niveau acceptable. Par ailleurs, une vision à moyen terme a été établie pour la période 2016-2020, sachant que l'année 2016 est la première année du nouveau plan de développement et tient donc compte des objectifs stratégiques à moyen terme concernant notamment la réduction progressive du budget de l'Etat à 2% à l'horizon 2020 et le taux de la dette aux alentours de 50% en 2020. Le budget de l'Etat pour l'exercice 2016 est axé notamment sur la maîtrise des grands équilibres financiers afin de mieux les adapter aux exigences de l'étape à travers le paiement des dûs d'une part, la poursuite de la rationalisation des dépenses publiques et l'amélioration de la qualité des services d'autre part. Ces estimations reposent notamment sur les résultats attendus pour 2016, l'évolution des différents indicateurs économiques conformément au schéma de développement pour l'exercice 2016, s'agissant notamment de la croissance (2,5%), la prise en compte de la moyenne du prix du pétrole pour toute l'année à 57 dollars le baril et le niveau du prix du change du dollar à 1,970 DT ainsi que l'augmentation des importations des marchandises de 3,9% et les exportations de 3%.