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Les attentats sanglants de Paris revendiqués par Daech: « Guerre » contre les barbares
Publié dans Le Temps le 15 - 11 - 2015

Etat d'urgence, écoles fermées, manifestations interdites: la France était hier en état de choc, au lendemain des attentats les plus meurtriers de son histoire, revendiqués par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui ont fait au moins 128 morts.
Pour François Hollande, ces attaques sont un "acte de guerre". Pour la première fois en France, des kamikazes ont été utilisés. Et contrairement aux derniers attentats, les jihadistes ont ouvert le feu de façon indiscriminée, cherchant à tuer le plus de personnes possible.
Huit assaillants sont morts, dont sept en se faisant exploser, dans cette série d'attaques perpétrées à Paris dans la salle de concerts du Bataclan, dans plusieurs rues du cœur de la capitale et près du Stade de France à Saint-Denis, au nord de Paris.
Le groupe EI (aussi appelé Daech, son acronyme en arabe) a revendiqué hier ces attentats, dans un communiqué publié sur internet en français et en anglais: "Huit frères portant des ceintures explosives et armés de fusils d'assaut ont visé des sites choisis soigneusement au cœur de Paris."
Un passeport syrien, pour lequel des vérifications sont en cours, a été retrouvé près d'un des assaillants, a-t-on appris de source policières.
Le président de la République a dénoncé depuis l'Elysée "un acte de guerre commis par une armée terroriste, Daech (...), planifié de l'extérieur et avec des complicités intérieures". "La France sera impitoyable à l'égard des barbares de Daech", a promis François Hollande, qui a lancé un appel à "l'unité" et au "sang-froid".
Le groupe EI contrôle de larges pans de territoire en Irak et en Syrie et compte dans ses rangs des milliers d'étrangers, dont des centaines de Français. Il s'est fait connaître par des actes particulièrement sanglants (massacres et viols de masse, assassinats filmés d'otages, destruction de vestiges antiques...).
La France participe depuis plus de deux ans à la coalition internationale qui vise ce groupe en Irak et elle mène contre lui des frappes en Syrie depuis octobre.
François Hollande a décrété un deuil national de trois jours et annoncé qu'il s'exprimerait lundi devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles.
Ces attentats ont réveillé le douloureux souvenir de la vague d'attaques en janvier à Paris contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher, qui avaient fait 17 morts et suscité une réaction inédite avec des manifestations de plusieurs millions de personnes en France.
Au Bataclan, site de l'attaque la plus sanglante vendredi avec un bilan provisoire d'au moins 82 morts, "on entendait hurler, tout le monde essayait de fuir, les gens se piétinaient... C'était l'enfer", a relaté un témoin qui assistait au concert dans la salle.
Un autre témoin, Pierre Janaszak, rapporte avoir "clairement entendu (les assaillants) dire aux otages "c'est la faute de Hollande, il n'a pas à intervenir en Syrie"".
L'assaut des forces de l'ordre a été décidé "très vite parce qu'ils tuaient tout le monde", a confié une source proche de l'enquête. C'était "une boucherie", a témoigné un policier ayant participé à l'assaut, qui a vu les corps de "gens avec des balles dans la tête, des gens qui se sont fait tirer dessus alors qu'ils étaient à terre".
L'ampleur de cette tragédie a semé l'effroi, à peine plus de deux semaines avant la conférence sur le climat (COP21) au Bourget, au nord de Paris, où sont attendus des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement.
Au moins 128 personnes ont été tuées, sans compter les huit assaillants. Trois cents victimes des attentats de vendredi soir à Paris, dont 80 blessés en "situation d'urgence absolue" et 177 en urgence "relative", ont été prises en charge dans les hôpitaux de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, a annoncé hier l'AP-HP, qui dit disposer des "capacités nécessaires".
Parmi elles figurent aussi 43 "témoins ou proches", indique l'AP-HP dans un communiqué.
Au moins deux Belges figurent parmi les morts, selon le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders.
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinats en relation avec une entreprise terroriste sur ces attaques, les plus meurtrières en Europe depuis les attentats islamistes de Madrid en mars 2004.
Plusieurs témoignages font état d'assaillants arrivés à bord d'un véhicule immatriculé en Belgique. L'une des hypothèses, parmi d'autres, est celle d'une équipe venue de l'étranger, renforcée éventuellement de résidents français, selon une source proche du dossier.
L'état d'urgence a été déclaré. L'Elysée a annoncé la mobilisation de "1.500 militaires supplémentaires" et le renforcement des contrôles aux frontières.
Al Assad critique la France ; les autres pays arabes condamnent
Le président syrien Bachar al-Assad, dont la France réclame le départ, s'est démarqué hier de l'élan général de solidarité après le carnage à Paris, en soutenant que la politique française en Syrie avait contribué à "l'expansion du terrorisme".
Ailleurs dans le monde arabe, la grande majorité des réactions exprimaient l'effroi et l'indignation après les attaques vendredi soir contre des passants, cafés un concert rock ou un match de football à Paris qui ont fait 128 morts.
La France participe aux raids de la coalition internationale menée par les Etats-Unis contre l'EI dans ces deux pays, tout en accusant M. Assad de crimes de guerre contre son peuple. Vendredi, un passeport syrien a été découvert près du corps d'un des auteurs des attaques, selon la police française.
"Les politiques erronées adoptées par les pays occidentaux, notamment la France dans la région ont contribué à l'expansion du terrorisme", a indiqué M. Assad devant une délégation française dirigée par le député Thierry Mariani (opposition). "La France a connu (vendredi) ce que nous vivons en Syrie".
Le conflit en Syrie a été déclenché en mars 2011 par la répression par le régime Assad des manifestations pacifiques réclamant des réformes dans le sillage du Printemps arabe. Ces manifestations ont dégénéré en rébellion armée avant de devenir une guerre civile qui a favorisé l'émergence des jihadistes dont l'EI en 2013.
Le régime Assad considère pêle-mêle comme "terroristes" tous les rebelles et jihadistes. L'opposition syrienne quant à elle affirme que l'EI a volé sa "révolution" contre M. Assad et que le groupe jihadiste "sert" le régime syrien.
"On avait averti sur ce qui allait se passer en Europe il y a 3 ans, on avait dit ne prenez pas ce qui se passe en Syrie à la légère. Malheureusement les responsables européens n'ont pas écouté", a dit M. Assad hier.
Le président syrien accuse régulièrement les Occidentaux, dont la France, et certains pays arabes de financer les rebelles en Syrie où le conflit a fait plus de 250.000 morts.
Sur une possible collaboration avec la France dans la lutte antiterroriste, M. Assad a déclaré: "On ne peut pas faire de la coopération des services secrets sans faire de la coopération politique".
Une telle coopération est exclue pour la France du moins dans l'immédiat. Le président français François Hollande a récemment réaffirmé que "rien ne doit être fait pour conforter Bachar al-Assad car étant le problème, il ne peut pas être la solution".
Au Proche-Orient, plusieurs pays arabes ainsi que l'Iran ont dénoncé les attaques de Paris.
Les monarchies arabes du Golfe, Arabie saoudite et Emirats arabes unis en tête, ont condamné des attentats "terroristes" et prôné une coopération internationale pour éradiquer "ce fléau dangereux et destructeur".
Le président iranien Hassan Rohani a, lui, qualifié les attentats de "crimes contre l'humanité".
L'Egypte a "condamné avec les termes les plus dures les attentats terroristes" et la Ligue arabe a dénoncé "un crime abominable commis contre des civils innocents".
L'imam de la mosquée Al-Azhar, plus haute institution de l'islam sunnite, Ahmed Al-Tayeb, a appelé "le monde entier à s'unir pour faire face à ce monstre du terrorisme".
Le Comité des grands oulémas, autorité religieuse suprême en Arabie saoudite, a également jugé "contraires à l'islam" les sanglants attentats et accusé le régime syrien d'être le parrain de l'EI.
Le président tunisien Béji Caïd Essebsi, dont le pays a été frappé par des attaques terroristes, a condamné les attentats "barbares". Et le président algérien Abdelaziz Bouteflika a parlé de "véritable crime contre l'humanité".
Même les mouvements islamistes palestinien Hamas Jihad islamique, considérés comme des "organisations terroristes", ont condamné les attaques.
Annulation de toutes les manifestations jusqu'à jeudi prochain
L'état d'urgence décrété à la suite des attentats de vendredi soir a entraîné l'annulation de toutes les manifestations publiques en Seine-Saint-Denis, comme à Paris, dans les Hauts-de-Seine et dans le Val-de-Marne, et ce jusqu'au jeudi 19 novembre à midi. D'autres mesures ont été prises.
- Tous les parcs départementaux ont été fermés au public hier, sur décision du conseil départemental
- Les manifestations culturelles sont annulées. La plupart des villes ont fermé leurs équipements publics et sportifs (certaines ont juste ouvert les gymnases pour les entraînements). Les cinémas municipaux sont fermés aussi dans plusieurs villes comme à Drancy, par exemple.
A Neuilly-sur-Marne, cependant, il a été décidé de laisser quelques équipements ouverts comme la médiathèque et la piscine. « Un équilibre doit être trouvé entre le renforcement des mesures de protection et le maintien des activités de chacun », précise le maire (DVG) Jacques Mahéas.
- Le centre commercial d'Aulnay-sous-Bois O'Parinor est fermé au public hier. Décision prise en milieu de matinée par une cellule de crise du groupe Hammerson, et qui doit a priori (vérifier) s'appliquer à l'ensemble de ses établissements de la petite couronne parisienne. Seul l'hypermarché Carrefour reste ouvert. « Depuis ce samedi matin, nous avions des renforts, chargés d'accueillir les clients, et de leur expliquer la situation, mais aussi de contrôler les sacs des employés à l'entrée », explique Karl Tailleux, directeur du centre O'Parinor, qui accueille en moyenne 80 000 clients le samedi.
- Plusieurs marchés ont été annulés sur décision des villes. C'est le cas, par exemple, à Noisy-le-Sec (pour dimanche et lundi), à Romainville, à Bobigny, à Pantin, à Bondy, à Neuilly-Plaisance, aux Pavillons-sous-Bois (jusqu'au 19 novembre), à Rosny-sous-Bois. La ville de Saint-Denis, où se déroule chaque dimanche le marché le plus fréquenté d'Ile-de-France, a décidé en début d'après-midi de maintenir le marché de dimanche.
Six lieux d'attaque, du Stade de France au cœur de Paris
Les attentats qui ont frappé Paris vendredi soir ont été menés en six lieux différents, faisant au moins 128 morts, selon les autorités.
Les attaques se sont déroulées près du prestigieux Stade de France, dans la banlieue nord de Paris, et dans l'Est parisien, aux bars très fréquentés le week-end, non loin de la place de la République où avaient convergé 1,5 million de personnes après les attentats de janvier.
Plusieurs hommes armés à visage découvert font irruption et ouvrent le feu, aux cris de "Allah Akbar", dans la salle de spectacle du Bataclan où se produit le goupe de garage rock américain Eagles of Death Metal.
Une prise d'otages de près de trois heures a lieu. Au moins 82 personnes sont tuées.
L'assaut a été lancé par la police peu avant 00H30 (23H30 GMT) et s'est terminé vers 01H00 (00H00 GMT). Les quatre assaillants sont morts, dont trois en actionnant leur ceinture d'explosifs.
Simultanément, une première explosion se produit à 21H20 (20H20 GMT) aux abords du Stade de France où doit se dérouler la finale de l'Euro en juillet 2016.
Le président français François Hollande, qui assistait à un match de football France-Allemagne, est immédiatement évacué, les entrées et sorties du stade sont bouclées.
Trois explosions retentissent au total autour de l'enceinte sportive. Une personne est morte, ainsi que trois kamikazes.
Dans l'est de Paris, rue de Charonne, au moins 19 personnes ont péri dans une scène de guerre.
Un peu plus au nord, une fusillade éclate à l'angle des rues Bichat et Alibert, sur la terrasse du restaurant Le Petit Cambodge. Bilan: au moins douze morts.
A quelques centaines de mètres du Bataclan, rue de la Fontaine au roi, la terrasse d'une pizzeria, La Casa Nostra, est visée. Cinq personnes sont abattues par plusieurs rafales d'une "mitrailleuse automatique", selon un témoin, Mathieu, 35 ans.
Une attaque a également eu lieu boulevard Voltaire, pas très loin du Bataclan. Le kamikaze est mort.
11e arrondissement : le jour d'après
« Pas de selfies, s'il vous plaît ! » C'est dit sur un ton courtois mais ferme et, visiblement, le policier a du mal à comprendre ce qui pousse certains badauds à se mettre ainsi en scène. D'autant qu'on ne voit rien, ou presque. Pas question de s'approcher du Bataclan, ceinturé par les voitures de police ; les curieux sont refoulés à l'autre extrémité du boulevard Richard-Lenoir. Et de là, on ne voit à peu près rien des lieux du crime, largement dissimulés par le terre-plein arboré : tout juste la façade aux tons pastel, et l'auvent noir sous lequel s'agitent des ombres.
Trois groupes humains se frôlent dans cette foule tenue à distance par les policiers. Des curieux qui oscillent entre voyeurisme et recueillement, des gens du quartier qui semblent chercher à évacuer la peur rétrospective au contact de leurs semblables, et des journalistes qui vont des uns aux autres en quête de témoignages. Les demandes se succédant, un couple de retraités doit ainsi raconter plusieurs fois qu'il est passé devant la salle de concert une demi-heure avant le drame et que si les tueurs avaient déboulé plus tôt... Rien de fracassant, mais, faute de mieux, les nombreuses télévisions étrangères s'en contentent et le seul fait de parler semble apaiser les angoisses du duo.
Dans cette atmosphère presque ouatée tant la retenue s'impose, une jeune fille erre comme une âme en peine, une rose à la main qu'elle ne sait où déposer. De fait, les quelques dizaines de mètres qui séparent ce petit monde des lieux du crime suffisent à désincarner la mort.
La tuerie a été infiniment plus meurtrière au Bataclan que celle survenue à peu près au même moment, un peu plus haut, à l'angle des rues Bichat et Alibert. C'est pourtant ici, devant le bar situé juste en face de l'hôpital Saint-Louis, que l'émotion est la plus palpable. Parce que ceux qui viennent rendre hommage aux victimes peuvent s'approprier le lieu. Sous une ardoise devenue dérisoire (« happy hour de 18 à 20 heures »), ils déposent des bougies ou des messages de condoléances sur la terrasse fracassée, en veillant à ne pas marcher sur les traces de sang qui émergent encore sous la sciure. Le tout dans un silence qui contraste avec les décibels du boulevard Richard Lenoir.
Que s'est-il passé, qui sont les kamikazes? l'enquête sera longue
Qui sont les assaillants, leurs éventuels complices et commanditaires? L'enquête, qui s'annonce longue, devra déterminer comment des kamikazes ont pu se coordonner pour commettre un tel carnage dans Paris au nom du groupe Etat islamique.
Quelle chronologie, quelle organisation ?
Grâce à la video-surveillance et aux témoignages, les enquêteurs tentent d'établir une chronologie précise des événements. Alors qu'une première explosion s'est produite à 21H20 avant deux autres aux abords du stade de France où trois kamikazes sont morts, trois fusillades ont éclaté après dans Paris, dans plusieurs rues des 10e et 11e arrondissements. Tout s'est déroulé en environ une demi-heure. Les mêmes, appartenant à une seule équipe, ont-ils frappé successivement avant d'achever leur carnage au Bataclan, où ils sont morts après avoir tué au moins 82 personnes? Cela permettrait d'exclure que des assaillants aient pris la fuite. "A priori", ce n'est pas le cas, disent des sources policières et proches du dossier, sans l'exclure définitivement.
Qui sont les kamikazes?
La "piste syrienne" est l'une des hypothèses de travail des enquêteurs, ont souligné les sources policières, précisant que des vérifications étaient effectuées en lien avec des services de renseignement étrangers, notamment européens. Un passeport syrien a été retrouvé près de l'un des auteurs des attaques, ce qui pose clairement la question d'un éventuel séjour en zone de jihad d'autres membres du commando et leur entraînement. D'ores et déjà, une source policière évoque "des types aguerris à première vue et parfaitement entraînés, que les témoins décrivent comme assez jeunes et sûrs d'eux".
Le corps d'un Français connu des services de renseignement, très probablement l'un des assaillants du Bataclan a été identifié samedi.
Les restes des corps des kamikazes qui se sont faits exploser boulevard Voltaire, au Bataclan et au Stade de France, doivent être ramenés à l'Institut médico-légal (IML). Les enquêteurs espèrent que des traces ADN ou des empreintes exploitables coïncideront avec un fichier d'auteurs d'infractions. Selon des sources policières, des témoins évoquent des assaillants venus dans une voiture immatriculée en Belgique, ce qui laisse ouverte l?hypothèse d'une équipe venue de l'étranger, sans exclure la présence de locaux. Une piste hors des frontières renforcée par l'arrestation le 5 novembre en Bavière d'un homme en possession de mitraillettes et d'explosifs, qui pourrait être lié aux attentats, selon le ministre-président de cette région allemande.


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