Tunis - le Temps: Le phénomène d'importation illégale de carburants à travers les frontières a pris, depuis quelques années, une ampleur de plus en plus importante, outre les accidents provoqués lors de ces opérations où les contrebandiers sont souvent surpris par les bidons en plastique plein d'essence qui prennent feu par le seul effet de la chaleur. Jouant constamment au chat et à la souris, ils sont traqués par les douaniers et les forces de l'ordre qui œuvrent sans cesse à endiguer ce flot, afin d'éradiquer le mal qui porte un grave préjudice tant à la sécurité qu'a l'économie du pays. Les opérations qui ne cessent d'évoluer ont pris naissance dans le sud tunisien, juste près de la frontière, c'est-à-dire à Ben Guerdane, pour s'étendre à Gafsa et Sidi Bouzid. C'est ainsi que la vente illégale d'essence importé clandestinement est devenue fréquente dans ces régions, où elle est pratiquée de manière ostensible et criarde sur la voie publique. C'est un vrai marché parallèle qui s'est créé, pareil aux marchés de vêtements ou d'objets importés, tels qu'on en voit un peu partout dans les différentes régions du pays. Achalandage en toute effronterie Ces contrebandiers attendent avec leurs fûts des clients qui viennent régulièrement s'approvisionner de carburants. Cela crée une concurrence illégale aux yeux des différents gérants de points de vente qui déclarent être de plus en plus menacés étant " boudés " par les clients préférant ces marchés parallèles. Manque de points de vente dans certaines régions A 40 km de Gafsa, il n'y a pas assez de distributeurs de carburants et ces contrebandiers suppléent en quelque sorte à ce manque notoire, apportant une solution dans laquelle les clients se complaisent. Une qualité de carburants appréciée et des prix intéressants La bonne qualité des carburants vendus par ces trafiquants est appréciée par les clients qui la trouvent meilleure que celle des carburants vendus dans les stations. D'autant plus que bien souvent on découvre dans certaines stations que les carburants servis sont de mauvaise qualité, sinon carrément frelatés. On s'en aperçoit par l'état général du moteur qui en prend un sacré coup à cause de ce facteur, qui devient sérieusement inquiétant. En effet, bien souvent, des voitures à l'état neuf tombent en panne suite à un plein de carburants s'étant avéré de mauvaise qualité (essence mélangée d'eau ou gaz-oil défectueux ). Ajoutez à ces facteurs les prix des carburants attirants voire alléchants pour les automobilistes qui, au bout du compte, sont satisfaits de s'approvisionner de carburants de bonne qualité et à bon marché de surcroît. Telles sont les raisons pour lesquelles il semble de plus en plus difficile de pouvoir arrêter ce phénomène risquant même de gagner la majorité du pays. Mais attention : il s'agit de marché parallèle. Un marché qui n' a donc pas de normes et où l'on peut avoir l'impression d'acheter de l'essence, alors qu'on achète autre chose. Ces pratiques s'apparentent aux périodes de pénuries. Le baril a atteint des chiffres houleux ; raison de plus pour protéger le secteur et que les stations-service assument des normes de qualité qui dissuaderaient les clients d'aller s'approvisionner, à leurs risques et périls, sur les routes, dans des endroits peu recommandés, comme si nous étions dans un contexte de prohibition à l'américaine