Le Fonds Monétaire International pessimiste plus que jamais. L'institution de « Bretton Woods », prévoit à la baisse la croissance mondiale pour l'année en cours. 3,2% ; tel est le taux de croissance prévu pour 2016, alors qu'en 2017, les analystes du FMI prévoient une croissance de 3,5%. Une révision à la baisse respectivement de 0,2% et 0,1% par rapport aux dernières prévisions publiées en janvier 2016. « Une croissance trop lente depuis trop longtemps », révèle Maurice Obstfeld, Conseiller économique et Directeur du Département des études du FMI. Un constat expliqué par le rapport sur « les perspectives de l'économie mondiale » par un ralentissement généralisé dans tous les pays. Entre autres, il s'agit de la volatilité sur les marchés des actifs mondiaux, le ralentissement de la croissance dans les pays avancés, ainsi que la persistance des vents contraires dans les pas émergents et les pays à faible revenu. Conjoncture défavorable La Tunisie, où la croissance ne dépassait pas 1% en 2015, se trouve également concernée par la baisse des prévisions de la croissance mondiale. Pour l'année en cours, le FMI prévoit une croissance de 2%. En 2017, ces mêmes prévisions tablent sur une croissance de 3%. Serait-ce le cas ? Quoi qu'il en soit, le FMI ne se trouve pas seul dans la révision à la baisse de la croissance en Tunisie. Deux jours avant les réunions du Printemps, c'est à la Banque Mondiale de publier également ses prévisions de croissance pour la Tunisie. C'est ainsi que pour l'année courante, la croissance devrait avoisiner 1,8 % alors qu'elle serait de 2,5% en 2017. Les explications avancées par le groupe de la Banque Mondiale, laissent apparaître que la reprise de la croissance économique est largement tributaire de la situation sécuritaire et sociale du pays. « Les perspectives économiques immédiates dépendent de l'impact persistant des atteintes à la sécurité et des tensions sociales qui ont marqué une grande partie de 2015 et le début de 2016», peut-on lire dans le communiqué de la BM. Entre autres, la reprise de la croissance économique reste liée à la poursuite des réformes structurelles, de l'amélioration de la situation sécuritaire ainsi que la stabilité sociale. Quoi encore ? Les analystes évoquent également une autre condition nécessaires et non suffisante : l'amélioration de la situation en Libye. Outre une augmentation modérée de la demande extérieure. Toutes ces conditions doivent s'unir pour que la croissance économique puisse atteindre 2,5% en 2017 et 3% en 2018. La réalité est tellement pénible. Les analystes de la BM continuent également d'évoquer la continuité des pressions budgétaires. « Les pressions budgétaires devraient continuer à croître, avec une augmentation des dépenses courantes exacerbée par la hausse annoncée des salaires à compter de 2016 et de nouveaux recrutements dans les forces de sécurité et de défense », indique-t-on dans la note relative à la Tunisie. Tout au long de la période 2016-2018, le service de la dette devrait atteindre 4% du PIB national. Le pire n'est pas derrière nous, bien au contraire. A noter La Tunisie sera présente aux réunions du printemps connues sous l'appellation anglaise « Spring Meeting » du 15 au 17 Avril. Des Réunions annuelles entre les hauts responsables du FMI et de la Banque Mondiale.