La chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis a eu à juger dernièrement une affaire de mariage fictif dans laquelle est impliqué un jeune homme. Profiter de la naïveté d'une personne pour lui escroquer de l'argent et lui dérober quelques objets de valeur ou bijoux, cela, est peut-être concevable, mais profiter d'une personne analphabète pour établir un contrat de mariage fictif, c'est plutôt navrant qu'amusant. Tout a commencé lorsque le jeune homme s'était rendu au domicile de la victime pour demander la main de l'élue de son cœur à ses parents. Accompagné des membres de sa famille, le prétendant a été bien reçu par ses hôtes qui acceptèrent l'union de leur fille. Après les préparatifs d'usage, le fiancé, accompagné d'un notaire et de deux témoins, s'est présenté chez sa dulcinée pour procéder à la rédaction de l'acte de mariage. Une fois le contrat signé, les deux mariés ont convolé en justes noces. Après une certaine période, la femme s'aperçut qu'elle était enceinte. Tout heureuse, elle informa son mari de l'heureux évènement, qui, contre toute attente, lui ordonna de se faire avorter. Il justifia son refus de cette paternité par la crise financière par laquelle il passait. Dès lors, les problèmes et les désaccords remplacèrent la quiétude qui régnait au sein du couple pour dégénérer en insultes et disputes. Le jour des faits, et suite à une nouvelle querelle, le mari renvoya sa femme de la maison conjugale, l'informant au passage que l'acte de mariage établi entre eux était fictif, et qu'elle n'avait aucun droit aux compensations en cas de rupture. La mort dans l'âme, la femme a porté plainte au procureur de la République, en lui décrivant tous les détails de sa mésaventure. Arrêté et déféré devant la justice, l'accusé affirma que le notaire n'était autre qu'un ami ainsi que les deux témoins qui ne sont que deux membres de sa famille. Comparaissant devant la chambre correctionnelle du tribunal de première instance, il a été condamné à un an et demi de prison ferme.