* Moez Kacem, membre de l'association mondiale des experts en Tourisme au Temps Business & Finances : « Il faut travailler sur les 3 S qui sont : Salubrité, Sécurité et Service » * Moez Kacem : « Il ne faut pas s'attendre à une amélioration par rapport à l'année précédente. « On peut s'estimer heureux si on arrive à atteindre les performances et les chiffres de l'année dernière, sinon on aura une chute des recettes supérieure au chiffre actuel de 20 % » Les recettes en devises du secteur touristique ont chuté de 44,6% entre 2015 et 2016, à 556,2 millions de dinars. Selon les dernières statistiques du ministère du Tourisme les entrées des non-résidents n'ont pas dépassé les 1,19 million de personnes (-24,2%) alors que les entrées européennes ont été uniquement de 301,3 mille touristes, en repli de 47,8%. ). Les indicateurs diffusés sont très explicites. En fait, la chute des recettes est encore plus brutale en comparaison avec 2010, éclaboussant quasiment la moitié des revenus (-48,1%). Le secteur du tourisme reste l'un des secteurs les plus dynamiques dans le circuit économique tunisien, une source intarissable de devises au cas où les conditions s'y prêtent. A l'instar des autres secteurs économiques, le secteur du tourisme a connu de grandes difficultés assez importantes et aggravées par les perturbations politiques, sociales et sécuritaires. Une réalité amère ! Moez Kacem, membre de l'association mondiale des experts en Tourisme, nous a fait savoir que les difficultés n'épargnent pas les marchés européens qui sont en forte baisse, impactant les hôtels et faisant chuter les recettes touristiques. Etayant les causes de cette chute imprévisible des recettes touristiques, Moez Kacem nous a cité trois principales causes : tout d'abord, la régression importante au niveau des arrivées internationales du marché Européen, plus précisément les marchés traditionnels tels que la France et l'Angleterre. . . Il a ajouté qu'il est irrationnel de continuer à considérer le marché Français comme étant un marché majeur au niveau des arrivées des touristes, les données ont changé en raison de plusieurs contraintes notamment sécuritaires et politiques. La deuxième cause, selon ses dires, est due à la diminution des nombres de nuitées qui entraîne directement une baisse au niveau de l'hôtellerie. Tandis que la troisiéme cause est liée à la dégradation de la valeur du dinar tunisien puisque certains touristes font la facturation en dinar. « Le tourisme n'est pas un secteur qui est déjà détruit mais il peut être géré » Dans ce cadre, Moez Kacem a dégagé quelques solutions nécessaires et primordiales pour éviter le pire. Selon ses dires, il faut travailler sur les 3 S qui sont : Salubrité, Sécurité et Service. « Le tourisme n'est pas un secteur totalement anéanti. Il pourra remonter la pente si nous prendrons conscience de la nécessité d'améliorer la qualité de services tout en fournissant des efforts supplémentaires en matière de marketing et de promotion », nous a-t-il précisé. Par ailleurs, Moez Kacem dira qu'il faudrait focaliser sur une stratégie bien précise, basée sur la nécessité d'adopter l'approche du développement touristique sur tout le territoire tunisien et non pas seulement concentrée sur les zones touristiques. Il s'agit tout simplement de changer de vision et d'approche pour un plan d'aménagement plus large, non restrictif sur les zones touristiques telles que Hammamet, Djerba et Sousse. « 2 Millions touristes Maghrébins, seront là après le Ramadan » « Environ 2 et pourquoi pas 3 millions de touristes du Grand Maghreb, principalement de l'Algérie, seront en Tunisie après le mois Saint » a affirmé Moez Kacem Il a déclaré aussi qu'une grande importance a été constatée concernant l'arrivée des touristes Russes alors qu'il est un phénomène habituel et chaque année, on reçoit des touristes Russes, en fait, ce n'est pas un acte phare. A propos de l'évaluation de la situation touristique actuelle, Moez Kacem a avoué qu'il ne faut pas s'attendre à une amélioration par rapport à l'année précédente. « On peut s'estimer heureux si on arrive à atteindre les performances et les chiffres de l'année dernière, sinon on aura une chute des recettes supérieure au chiffre actuel de 20 % » a-t-il précisé .