Dans le cadre de la célébration du 13 août la Fête de la Femme et le soixantième anniversaire de la promulgation du Code du Statut personnel en Tunisie, l'Association Voix de Femme, à Nabeul, a organisé récemment un séminaire portant sur le « militantisme intellectuel au féminin. » A cette occasion, un hommage a été rendu à notre consoeur Dorra Bouzid, première femme journaliste en Tunisie, auteure également du livre « L'Ecole de Tunis », ouvrage-référence sur la peinture en Tunisie et qui a créé la Soirée des Ecoles de danse au festival de Carthage (1976-1988) « pour son militantisme nationaliste, activiste et culturel. » A cette occasion, le documentaire « Dorra Bouzid, une Tunisienne, un combat » de Walid Tayâa, a été projeté et débattu. Faut-il toujours nous rafraîchir la mémoire et nous souvenir de ces femmes qui ont combattu par la plume et le verbe pour la liberté et l'égalité des femmes en Tunisie ? Le combat de Dorra Bouzid qu'elle raconte dans le documentaire qui lui a été consacré, met en exergue la lutte inlassable et continue qui ne s'était pas du tout essoufflée avec l'indépendance du pays et la promulgation du Code du Statut personnel, demeuré modèle unique en son genre dans le monde arabe et musulman. Depuis plus de soixante ans, Dorra Bouzid, alors étudiante en pharmacie, à Paris, jusqu'à ce jour, continue son combat, même après la Révolution « qui a été magique », selon ses dires. Et depuis sa page féminine « Leila vous parle » de 1955, 1961 dans l'hebdomadaire « L'Action », rebaptisé « Jeune Afrique », à la revue « Faïza » (1959-1968) et jusqu' à aujourd'hui, que de chemin parcouru sur le chemin de la vie pour revendiquer, se battre à fond pour l'édification de la Tunisie, la libération de la femme et de l'esprit qui ne peut se suffire à l'autosatisfaction pour être critique. Dorra Bouzid a été d'ailleurs choisie parmi les membres du Comité d'Honneur de l'Association des Femmes Démocrates à la clôture de son séminaire, tenu récemment à Tunis sous le thème: «Regards croisés sur le féminisme maghrébin.»