Fermée depuis quelques mois pour grands travaux de rénovation et d'entretien qu'elle attendait depuis des décennies, la maison de la culture maghrébine Ibn Khaldoun le sera jusqu'à la fin du mois de juin 2017. Ce qui correspond à la fin de la saison culturelle 2016-2017 ! Zut ! C'est le public fidèle de ce haut lieu de la culture au cœur de la capitale qui en sera donc privé. Le ministère de la culture aura omis de chercher un lieu alternatif. Y a-t-il alors une solution pour combler la défaillance ? On se rappelle dans cet ordre d'idées que la galerie municipale des arts « Yahia », après démolition, aïe ! La bêtise ! A été transférée par la municipalité de Tunis, qui en est la propriétaire, sur l'avenue Mohamed V, puis a trouvé une place, quoique beaucoup plus petite, dans le « nouveau » Palmarium, devenu plus commercial que culturel ! Mais avec la maison de la culture Ibn Khaldoun, cela s'est passé autrement, car la culture a été oubliée. Pourtant, on dit que « la culture est ce qui reste quand on a tout oublié. » Mon œil ! La plus ancienne de nos maisons de culture, l'ancienne « Alliance française », rebaptisée « Maison de la culture » au début des années soixante du siècle dernier, puis « Maison de la culture Ibn Khaldoun » à la fin de ces mêmes années, a été une nouvelle fois rebaptisée « Maghrébine » il y a deux décennies. Sa situation actuelle est peu enviable pour les amateurs d'activités culturelles et pour les associations qui s'y activaient. On pourrait citer les cas de l'Association tunisienne pour la promotion de la critique cinématographique, de l'Union des artistes plasticiens Tunisiens, de l'Union des éditeurs... En plus des différents clubs qui y avaient des rendez-vous hebdomadaires, à l'instar de celui du théâtre, de la calligraphie arabe, du ciné-club de Tunis... En d'autres lieux Pourtant, cette même maison de la culture maghrébine Ibn Khaldoun grouillait d'activités au sein de ses innombrables clubs particulièrement durant les années soixante dix. Si Abdelkader Klibi, qui en avait assuré la direction durant de nombreuses années, en a fait un modèle de pratique culturelle sous tous ses aspects. Puis elle a continué à tenir son rôle avec moins d'entrain, étant donné qu'elle menaçait ruine, qu'elle ne disposait pas de climatisation en hiver et que les projections cinématographiques ne pouvaient plus avoir lieu du fait de la défaillance de son appareil de projection. Tout cela sera, nous l'espérons, remis à neuf pour une réouverture dont l'attente sera encore longue. Et pour le moment, la culture se passe dans d'autres lieux !