Après Walid Jallad, les députés Mondher Belhaj Ali et Mustapha Ben Ahmed encourent l'exclusion pour avoir accusé Mohsen Marzouk de monopoliser la décision La tension n'est pas près de retomber au sein du Mouvement du Projet Tunisie (MPT, Harakat Machrou Tounes). Le bloc Al-Horra, le groupe parlementaire du parti, a convoqué les députés Mondher Belhaj Ali et Mustapha Ben Ahmed pour une séance de questionnement qui doit se tenir le 31 octobre. Les deux députés devraient à cette occasion s'expliquer sur les critiques acerbes qu'ils ont formulé à l'encontre du bloc et du secrétaire général du parti, Mohsen Marzouk, suite à l'exclusion de Walid Jallad du bloc parlementaire. M.M Belhaj Ali et Ben Ahmed avaient estimé dans un communiqué commun publié le 18 octobre que l'exclusion de Walid Jallad était «une mesure abusive qui représente une atteinte à la liberté d'opinion et d'expression et aux principes fondamentaux de la Constitution », d'autant plus que le député en question n'a fait qu'exprimer un point de vue selon lequel le changement de la dénomination du bloc parlementaire était une décision précipitée et non concertée. «Cette décision est dépourvue de tout fondement moral et juridique, dans la mesure où le député révoqué n'a pas été informé de la décision et n'a pas non plus eu l'occasion de se défendre », ont-ils souligné dans ce même communiqué. Mondher Belhaj Ali et Mustapha Ben Ahmed n'ont pas été, par ailleurs, invités à participer à une réunion du Bureau politique tenue le samedi 22 octobre et dont l'ordre du jour était l'élection d'un Bureau exécutif composé de 18 membres. Mais leur réaction ne s'et pas fait attendre. Dans un nouveau communiqué publié lundi dernier (le 24 octobre) conjointement avec Walid Jallad, ces députés ont estimé que la tenue de la réunion du Bureau politique sans élire le Bureau exécutif constitue une infraction à l'article 36 du règlement intérieur du parti. « Ceci s'inscrit dans le cadre de la politique de la fuite en avant adoptée par le secrétaire général Mohsen Marzouk et illustre son mépris de la loi et des abc de l'action politique démocratique ». «Violation manifeste du règlement intérieur» Ils ont également fait remarquer que «le fait d'avoir transformé la réunion du Bureau politique en un procès de trois de ses membres sans entendre leurs points de vue puisqu'ils n'ont pas été invités à la réunion, illustre la tendance de Mohsen Marzouk à monopoliser la décision, à refuser le dialogue et à exclure tous ceux qui expriment un avis différent du sien ». Les trois signataires du communiqué ont, d'autre part, fait savoir que « la politique adoptée par le secrétaire général qui monopolise l'exercice du pouvoir politique et administratif au sein du parti a transformé l'opération de reconstruction du projet national moderniste en une entreprise politique au service de l'intérêt personnel de Mohsen Marzouk». Dans le camp Mohsen Marzouk, en ne cache pas que Mondher Belhaj Ali et Mustapha Ben Ahmed encourent l'exclusion du bloc et du parti. «Les déclarations accordés par ces deux députés aux médias et les communiqués qu'ils ont publiés constituent une violation manifeste du règlement intérieur et pourraient leur valoir l'exclusion du bloc comme ce fut les cas pour Walid Jallad », souligne Abada Kéfi, membre du bloc Al-Horra et dirigeant du MPT, notant que «l'article 5 du règlement intérieur permet à tous les députés d'exprimer librement leurs opinions sein des structures du parti et non pas sur les plateaux des télévisions » Le MPT a déjà connu des remous au printemps dernier, lorsque la députée Fatma Mseddi et le membre du comité national de préparation du congrès constitutif Adnane Belhaj Amor ont claqué bruyamment la porte après avoir dénoncé «un déficit de démocratie interne » et des «pouvoirs démesurés », accordés au secrétaire général de ce parti né de l'implosion de Nidaâ Tounes.