Brahim Ben Yedder, avec Doghri, était l'un des premiers à importer le café en Tunisie et précisément à Tunis, dans le quartier de Bab Jazira Youssef Ben Yedder a continué dans la lignée de ses ancêtres dans le commerce, la pâtisserie et certaines spéculations, comme tout bon Djerbien Par contre, Ibrahim, de par ses accointances avec des membres de l'Espérance Sportive de Tunis où il était le seul mécène du temps du protectorat et au lendemain de l'indépendance sous la houlette du feu Chedly Zouiten , a conclu des alliances familiales, à travers ses fils, d'abord avec les Babou, illustres notables de Sousse et grands commis de l'Etat et dont le chef de file est Si Abdelkader Babou ,économe du Collège Sadiki, et ensuite avec les Ben Ghachem dont le père n'est autre qu'un entraineur en chef à l'Espérance Sportive de Tunis pour pas mal de disciplines sportives. Les 2 fils de Brahim ont eu des cursus différents Rachid a fait des études très poussées et Béchir s'est réservé pour assurer la continuité de son père Brahim. Vers le début des années 70, Brahim Ben Yedder a décidé de s'approprier une banque pour octroyer un champ d'activité très pertinent à son fils Rachid .Bourguiba qui ne voulait pas de banques privées, (surtout régionalistes) tergiversait. Brahim Ben Yedder a eu recours au mari des filles Babou ,feu Hassen Belkhoja, ex- ministre et banquier pour se faire délivrer la licence CFCT (comptoir foncier et commercial de la Tunisie) Brahim a mis à la tête de cette banque Rachid et lui a adjoint Mahmoud Babou, tous deux mariés aux filles de Ben Ghachem. Il a pratiquement verrouillé familialement le conseil d'administration en leur adjoignant son fils Béchir. Le groupe Ben Yedder a commencé à se diversifier. Après le négoce et l'agriculture, le groupe a racheté les établissements Parrenin, représentant de CATERPILLAR en Tunisie. Puis il s'est lancé dans les assurances par la création de la COMAR, dans l'immobilier, par la création d'ILOMRAN ,en complicité avec le Kerkenien Mohamed Jomâa, neveu du leader syndicaliste Habib Achour. Avec l'avènement de l'ère Ben ALI, le Djerbien Rachid Byesser a flairé le danger des nouveaux dirigeants. Il a créé le groupement Amen ,autour de sa Banque ,désormais nommée AMEN Bank .Il a embauché le jeune loup des finances, Ahmed Karam ,pour en faire son adjoint en tant que vice -Président et Directeur général. Pour le groupe, il a constitué une équipe autour de Ismail Khélil, ex- ministre de Bourguiba et Ben Ali et ex- gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, marié à une Américaine et il aurait bénéficié de la nationalité américaine pour faire un rempart face à l'éventuelle OPA très douteuse de la part de l'entourage de Ben ALI. Rachid qui a laissé les rênes de la banque à El Karam, a préféré se consacrer à son hobbie, la pêche. Le groupe a commencé à s'intéresser au secteur de la santé par la création de cliniques, au leasing avec Amenlease et au placement à la bourse des valeurs immobilières via Ameninvest. Ces différentes activités sont chapeautées par des technocrates économistes et ingénieurs des grandes écoles .Au début de ce millénaire ,les compagnons de première heure étant sur le départ, Rachid s'est octroyé les services d'un commis de l'Etat ayant fait ses études à HEC Lausanne ,natif de Hammam-Lif et Djerbien de souche, très discret ,qui a présidé des banques publiques et la CNRPS : il s'agit de Abdellatif Jerjeri dont la discrétion n'a d'égale que celle de Rachid Ben Yedder. Ensemble, ils ont préparé la relance du groupe qui s'est remis sur le devant de la scène après le 14 janvier. Aujourd'hui, le groupe dispose de fonds d'investissement et de holdings tels qu'Amen Santé qui projette de créer le premier hôpital privé à l'emplacement de l'ancien siège de l'ambassade des Etats- Unis en Tunisie et envisage de s'exporter à l'international