Le gouvernement et, en particulier, le ministère de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydrauliques, et à sa tête Samir Taïeb, ne cesse de créer des anachronismes. Il fait croire que tout va bien, dans le meilleur des mondes possibles, alors que les agriculteurs ne cessent de souffrir le martyre, avec des prix des intrants, des semences et des engrais qui ne cessent de monter, atteignant, souvent, des sommets inimaginables, surtout que l'Etat ne prend pas en considération ces facteurs, lors de la prise des décisions/ Pourtant, ces agriculteurs, toutes catégories confondues, n'ont pas cessé de répondre à l'appel du devoir qui est celui de ne pas perdre les acquis du pays. Encore une fois, les professionnels du secteur laitier se sont ravisés, après avoir menacé d'arrêter la production, la collecte et l'industrialisation du lait et de boycotter l'approvisionnement des marchés, du 18 au 20 avril 2019, à la suite de négociations avec le gouvernement. Ces négociations vont se poursuivre en vue d'élaborer une charte garantissant les intérêts et les droits de toutes les parties et aussi la pérennité de la filière. Les professionnels prévoient, toutefois, une grève après 10 jours (à compter du mardi), s'ils ne parviennent pas à une solution acceptable. L'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche(UTAP) et l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat(UTICA) ont précisé, dans un communiqué conjoint, que la grève sera observée dans 10 jours à partir du mardi. Les quantités collectées, le 13 avril 2019, auprès des centrales de production du lait destiné à la consommation s'élèvent à 2 millions de litres, d'après le bulletin de suivi journalier de la filière laitière, du Groupement interprofessionnel des viandes rouges et du lait). Les ventes du lait stérilisé ont dépassé 1,9 million de litres et les quantités stockées de lait ont atteint, le 13 avril 2019, 29,2 millions de litres, selon la même source. Le SYNAGRI avait contesté, le 11 avril 2019, la décision prise par l'UTICA (producteurs, collecteurs et industriels du lait) et l'UTAP d'arrêter totalement, la production, la collecte, l'industrialisation et la distribution du lait et des produits dérivés, qualifiant cette décision d'injuste pour les éleveurs de bovins. Il avait même demandé au gouvernement « d'intervenir immédiatement, pour arrêter l'importation anarchique des viandes ovines et bovines, car les producteurs sont capables de couvrir les besoins du marché local », soulignant que la mauvaise gouvernance est perceptible, dans le système laitier, avec la programmation de l'importation du lait à 2 mille millimes /le litre (en devises), alors qu'une subvention du lait produit localement, de 250 millimes, est refusée ». Ce n'est pas en ayant recours à l'importation qu'on peut résoudre les problèmes du pays et des consommateurs, parce que cela ne fait que reporter la crise. D'ailleurs, le lait importé il y a plus de trois mois circule, encore, dans les commerces, parce que les Tunisiens ont confiance en leurs produits.