Des organisations et associations tunisiennes ont mis en garde contre la poursuite de la politique des nominations, dans les hautes fonctions de l'Etat, qui reposent sur l'allégeance partisane et non sur la base de la compétence et de l'expérience. Elles demandent, dans une déclaration publiée, mercredi, à mettre un terme à ces nominations partisanes qui sont contraires aux principes de la bonne gouvernance et épuisent financièrement le budget de l'Etat. « Ces nominations menacent les acquis de la Tunisie depuis l'indépendance et ceux réalisés en matière des droits et des libertés depuis 2011 ». Les réactions émanant de ces associations interviennent à la suite d'informations selon lesquelles le chef du gouvernement, Elyès Fakhfakh, aurait l'intention de nommer deux dirigeants d'Ennahdha au poste de conseillers auprès du chef du gouvernement. Il s'agirait d'Imed Hammami (ancien ministre) et Oussama Ben Salem (directeur d'une chaine de télévision pirate). Les associations signataires appellent le chef du gouvernement à « tirer les leçons des échecs, sur tous les plans, des gouvernements précédents ». Un échec qui résulte, essentiellement, selon eux, de la nomination des « proches et partisans » imposée par les mouvements Ennahdha et Nidaa Tounès et dictée par des intérêts politiques et pour récompenser les leurs. Les parties signataires invitent le chef du gouvernement à arrêter les nominations politiques et à suspendre, au plus vite, celles de personnes dont l'incompétence est prouvée et reconnue, et d'individus « qui seraient impliqués dans des affaires de corruption », qui « n'acceptent pas le caractère civil de l'Etat » ou qui opèrent « dans le non-respect de la loi ». Ils citent à ce propos, la nomination de « Oussama Ben Salem, membre du conseil de la choura d'Ennahdha et directeur-fondateur de la chaine TV « Zitouna » qui, depuis sa création, en 2012, et en violation de la législation relative à la communication audiovisuelle ». Parmi les signataires, figurent les associations et organisations suivantes: La Ligue Tunisienne de défense des droits de l'Homme La Coalition nationale tunisienne contre la peine de mort L'Association tunisienne de défense des libertés individuelles L'Association tunisienne de défense des valeurs universitaires L'Association tunisienne des femmes démocrates L'Association des femmes tunisiennes pour la recherche sur le développement L'Association Initiatives citoyennes L'Association « Vigilance pour la Démocratie et l'Etat Civique » L'Observatoire national de défense de la civilité de l'Etat Le Centre de Tunis pour la liberté de la presse La Fondation Ahmed Tlili pour la culture démocratique Le Syndicat national des journalistes tunisiens.