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Les Premières Rencontres Economiques internationales de Tunis
Publié dans L'expert le 15 - 05 - 2009

Le sujet que vous avez choisi de traiter au cours de ces rencontres revêt, en effet, une importance singulière à un moment où le monde est confronté à de grands bouleversements qui menacent sérieusement la stabilité du système financier et monétaire mondial tout autant que les perspectives de croissance économique. Traiter des déterminants d'une croissance saine et soutenue, dans ce contexte, constitue un choix pertinent qui contribuera à apporter des éclairages intéressants aux décideurs et aux opérateurs de façon générale.
Le niveau des intervenants et des participants à cette manifestation lui confèreront, sans nul doute, une haute qualité d'autant que les réflexions seront relayées par des recherches approfondies et constitueront un maillon à même d'assurer le lien souhaité entre le monde académique et les milieux professionnels.

On ne peut évoquer les questions d'attractivité, de compétitivité et de financement de la croissance sans situer le débat dans un espace précis et une période donnée. Il s'agit, dans le cas d'espèce d'évoquer ces questions pour notre pays dans le contexte de la crise mondiale actuelle qui est, sans nul doute, la plus aiguë depuis la crise de 1929.
Comme vous le savez tous, cette crise est née dans le secteur financier, particulièrement américain, et s'est propagée à l'ensemble des places financières. Je ne m'étalerais pas sur sa genèse et ses développements, ils sont maintenant connus de tous, mais je voudrais relater le constat fait par les organismes internationaux quant aux répercussions de cette crise sur la croissance mondiale. En effet, ces organismes ne cessent de réviser à la baisse leurs prévisions de croissance et commencent à évoquer la perspective d'une récession généralisée de l'économie mondiale pour l'année 2009 tout en ne prédisant l'éventuelle reprise qu'à partir de l'année prochaine.
En Tunisie, et dès le déclenchement de cette crise, le Président de la République Zine El Abidine Ben Ali avait ordonné la constitution d'une commission pour procéder au suivi de la conjoncture financière et économique internationale et proposer les mesures adéquates à engager en vue de garantir les conditions optimales de la poursuite du processus de développement, conformément aux objectifs fixés.
La première vague, constituée par les difficultés et défaillances au niveau du système financier international, a pu être évitée du fait que les canaux susceptibles de la transmettre à nos institutions financières étaient maîtrisés, compte tenu de l'encadrement du secteur bancaire tunisien, et grâce aux dispositions prises pour réduire notre exposition aux risques en favorisant la sécurité au détriment du rendement.
Parallèlement et conséquemment à la hausse vertigineuse des spreads appliqués particulièrement aux économies émergentes, il a été décidé de renoncer à mobiliser des ressources extérieures auprès des places financières internationales au cours des années 2008 et 2009.
Les développements de la crise financière mondiale démontrent la pertinence de nos choix, tant dans notre souci de mettre le secteur financier au service du développement et de l'emploi, loin de toute forme de spéculation et de recherche du gain facile, que dans notre cheminement progressif dans la mise en œuvre du programme de libéralisation financière extérieure qui accorde la priorité à la libéralisation des opérations courantes.
Notre orientation, dès 2001, vers la généralisation de la notion de banque universelle, dont les activités sont assujetties à des critères précis, sans préjudice des finalités de l'investissement ni du financement des projets a permis à notre système bancaire de continuer à fonctionner normalement.
En effet, les données relatives à l'année 2008 et au début de 2009 confirment que le secteur bancaire continue à contribuer de façon soutenue au financement de l'économie et que le marché monétaire tunisien demeure caractérisé par l'abondance de la liquidité et un dynamisme constant au niveau de l'interbancaire, reflet du climat de confiance qui règne sur la place de Tunis.
S'agissant de l'investissement en portefeuille, et bien qu'on ait observé, à partir de septembre 2008, la sortie de certains fonds étrangers à la recherche de liquidités, le solde des flux nets de l'intervention des investisseurs étrangers sur les titres de capital des entreprises cotées est demeuré positif en 2008, le marché financier a consolidé son rôle dans le financement de l'investissement privé en y contribuant pour plus de 8 % et l'indice boursier de référence a clôturé l'année sur un gain de plus de 10%.
Les restrictions de liquidités subies par les partenaires étrangers des entreprises tunisiennes ont impacté négativement leurs capacités à mobiliser les fonds nécessaires à la poursuite normale de leur exploitation et à leur développement. Ceci s'est répercuté sur les entreprises, essentiellement celles dont les activités sont orientées vers l'exportation, et a constitué le canal de transmission de la crise financière internationale vers la sphère réelle, communément qualifiée de 2ème vague.
Dès l'apparition des premières répercussions sur l'économie tunisienne, des mesures conjoncturelles ont été prises. Il s'agit :
- De mesures d'ordre social ayant trait à la contribution de l'Etat aux charges sociales patronales des employés des entreprises touchées par la baisse de l'activité.
- De mesures à caractère financier relatives à la réduction des charges afférentes aux contrats d'assurance des exportations et à la prise en charge par l'Etat d'une partie des intérêts dus suite au rééchelonnement des crédits bancaires occasionnés par une réduction de l'activité liée à l'exportation.
- De la réduction de la marge afférente au risque de change relatif aux lignes de crédit extérieures disponibles en vue de favoriser leur utilisation.
Parallèlement, et dès l'apparition des premiers signes de détente sur les prix, la Banque Centrale a procédé à la réduction de son taux directeur de 75 points de base pour le ramener de 5.25% à 4.5 %, baisse qui s'est immédiatement répercutée sur le taux du marché monétaire, contrairement à ce qui était observé au niveau de plusieurs pays.
S'inscrivant dans des perspectives à long et moyen terme, notre pays a continué à œuvrer pour préserver la stabilité du cadre macroéconomique et à mettre en place les réformes structurelles nécessaires tout en veillant à les adapter aux évolutions de la conjoncture et des perspectives de développement économique.
Les récentes mesures initiées s'articulent essentiellement autour de trois axes :
- L'amélioration du climat des affaires à travers la simplification des procédures particulièrement en matière de commerce extérieur et la réduction des délais administratifs tout en les sécurisant et une meilleure protection des investisseurs.
- La promotion des services et de l'économie immatérielle ainsi que de l'innovation et de la recherche-développement.
- Un meilleur accompagnement des exportateurs et la promotion de l'offshoring.
S'agissant des réformes touchant le système financier, l'accent a été particulièrement mis sur la consolidation de l'assise financière des établissements de crédit, le renforcement de la gouvernance et l'amélioration de la qualité des services bancaires pour les hisser au niveau des standards internationaux tout en enracinant la culture numérique dans le système financier.
Le programme de passage à Bâle II, déjà fin prêt, sera entamé dès l'année 2010 après la publication, en 2009, des textes nécessaires à la mise en œuvre.
Dans la même optique d'amélioration du système de financement, nous avons entrepris le renforcement des capacités des structures d'appui tout en réformant le cadre régissant l'intervention et l'organisation du capital-risque et du capital-développement pour répondre de manière plus efficace aux besoins de financement du tissu économique.
Par ailleurs, le projet de réforme du cadre juridique régissant les banques non-résidentes est en cours d'achèvement à la BCT.
Enfin, et en vue de renforcer les fonds permanents des entreprises, le marché financier a été réformé pour assurer la complémentarité requise entre le financement direct et le financement intermédié.
Dans ce contexte de crise financière mondiale, marqué par une compétition extérieure grandissante et le retour des tendances protectionnistes, l'amélioration de la compétitivité représente un enjeu capital et constitue une solution incontournable pour promouvoir la capacité concurrentielle de l'entreprise et surmonter lesobstacles notamment dans les secteurs fortement exposés. En Tunisie, l'Etat a mis tout en œuvre pour améliorer la compétitivité hors prix par la mise à contribution des diverses sources de productivité disponibles.
Corollaire de la compétitivité, la productivité a ainsi contribué durant les années 2007-2008 pour près de la moitié à la croissance. Ce sont les secteurs exposés à la concurrence internationale qui enregistrent les meilleurs niveaux de productivité à l'instar des industries mécaniques et électriques comparativement à d'autres secteurs moins exposés à la concurrence étrangère.
Cependant des marges d'amélioration existent encore, notamment dans l'industrie manufacturière et les services où la productivité reste inférieure respectivement de 25% et de 40% en comparaison au niveau atteint dans les pays européens.
L'accent est particulièrement mis sur le développement de la productivité du capital humain à la faveur du rôle grandissant du savoir dans la dynamique de production et de croissance ; il s'agira de relever le pari sur l'économie de l'intelligence et de l'acquisition du savoir à travers l'amélioration des contenus des systèmes d'éducation, de formation, d'enseignement supérieur et- de recherche.
L'accent sera également mis sur l'amélioration de la gestion des ressources humaines, financières et naturelles ainsi que sur l'innovation, important levier de la productivité, compte tenu de son importance dans l'amélioration de la qualité des produits, de réduction des coûts ainsi que sur l'utilisation des nouvelles technologies et de l'investissement immatériel de façon générale.
Un débat national vient d'être lancé, dans le but d'enrichir la stratégie mise en œuvre à cet effet, et de tenir compte des nouveaux enjeux de la compétitivité dans le nouveau contexte mondial.
Je ne pourrais conclure mon intervention sans évoquer les enjeux et les défis au niveau de la finance internationale et de sa régulation.
Les premiers enseignements que les spécialistes tirent de la crise, au stade actuel de son évolution mettent en cause le modèle de gouvernance de la régulation financière qui a montré ses limites par le fait qu'il repose sur une logique micro-prudentielle et de stabilisation de segments sans que cela ne s'inscrive dans une approche globale.
Le système de régulation devrait, à mon sens, s'atteler dans l'avenir, à asseoir la stabilité financière par la conception et la mise en place de règles applicables à tout le système tout en s'inscrivant dans une optique macro-prudentielle.
Sur le plan de la finance internationale, plusieurs concepts dont je cite notamment le consensus de Washington, l'effet de levier, la juste valeur doivent être revisités.
Je ne saurai quitter cette assemblée sans louer les efforts de nos chercheurs et enseignants dans les domaines ayant trait à l'économie et à la finance tout en les appelant à tenir davantage compte du réel lors de l'élaboration de leurs modèles et à attirer l'attention sur les limites et sur les risques découlant de la non vérification des hypothèses sous-jacentes. Je réitère ma conviction quant à la nécessité d'instaurer des traditions d'échanges d'idées et d'expériences entre universitaires et professionnels et c'est dans cette lignée que s'inscrit l'initiative du Président de la République de créer le Centre de recherches et d'études financières et monétaires où votre contribution sera certainement sollicitée.


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