Dans le cadre des visites périodiques de l'institution mondiale pour évaluer l'impact de la crise économique sur ses pays membres, M. Joel Tonjas-Bernaté, chef de division au département Moyen-Orient et Asie Centrale et chef de la mission du FMI, a déclaré que la Tunisie maintient une position relativement favorable afin de faire face à la crise économique et financière mondiale, la plus grave depuis 60 ans. Cette année, la Tunisie est en mesure de réaliser un taux de croissance de 3%, et ce, compte tenu des bonnes performances attendues dans le secteur agricole et énergétique. Il s'agit, notamment, d'une performance relative et exceptionnelle, qui marquerait un écart important par rapport aux principaux partenaires de la Tunisie, de quelques 7 points de croissance. De ce fait, la récession qui a frappé les partenaires économiques et commerciaux de la Tunisie est évaluée à 4%. Ainsi, le FMI prévoit, pour la première fois depuis la deuxième guerre mondiale, une récession de l'économie mondiale de l'ordre de 1 à 1,5%, a relevé M. Tonjas-Bernaté. Du côté des politiques d'ouverture de l'économie menées par la Tunisie, elles ont permis de réaliser des gains de productivité et de compétitivité et ont placé les entreprises tunisiennes dans une position plus solide pour résister à ce choc. Dans cette optique, la politique macroéconomique très prudente de la Tunisie a permis au pays de disposer d'une marge de manœuvre très importante en ces temps de crise. D'autre part, la Tunisie dispose encore d'atouts et d'indicateurs solides, dont des recettes touristiques au demeurant stables, des transferts des travailleurs tunisiens à l'étranger qui se poursuivent malgré la crise, des investissements directs étrangers qui se maintiennent à un niveau satisfaisant et d'un positionnement toujours très solide en ce qui concerne les réserves officielles en devises… Par ailleurs, les autorités tunisiennes ont rapidement réagi aux premiers signes avant-coureurs de la crise en adoptant un ensemble de mesures en vue d'accompagner les entreprises off-shore. Quant au secteur financier, il n'a pas souffert de la crise en raison de la poursuite de la dynamique de collecte des ressources, la contribution active au financement de l'économie et la poursuite de l'assainissement du secteur et de la baisse continue du taux des créances accrochées. Pour conclure, l'institution mondiale soutient les politiques de relance engagées par la Tunisie afin de continuer à résister à la crise actuelle.