La politique agricole en Tunisie a été, toujours, réaliste et s'est distinguée par un effort réformiste intense qui a touché toutes les filières. A ce propos, le Chef de l'Etat avait ordonné une réflexion sur les perspectives de développement de l'agriculture tunisienne à l'horizon 2016. Il s'agit de mettre au point 16 stratégies pour la promotion des branches productives, la maîtrise de l'exploitation des ressources naturelles, la valorisation des résultats de la recherche, le renforcement de la vulgarisation et de la formation, l'accélération du rythme de l'investissement, le traitement de l'endettement des agriculteurs, le renforcement du rendement des structures professionnelles et le développement des exploitations agricoles. Le ministère de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques a formé des groupes de travail pour étudier, d'abord, la situation et identifier, ensuite, les objectifs quantitatifs à atteindre. Ces travaux ont été pris en considération lors de la conception des orientations agricoles futures, notamment, dans le cadre du budget de l'Etat pour l'exercice 2010, la mise à jour des objectifs du XIème Plan de développement (2007-2011) et du plan mobile (2010-2014). Par ailleurs, 23 mesures et décisions ont été consacrées à l'agriculture tunisienne qui joue un rôle primordial dans le développement de l'économie et à laquelle le nouveau programme présidentiel (2009-2014) a accordé un intérêt particulier. Ces décisions ont pour but de développer la capacité du secteur à s'adapter aux exigences des changements climatiques et de relever les défis futurs. Ainsi, un plan d'action a été mis au point pour la mise en œuvre des diverses composantes de ce programme et des différentes étapes à franchir. Les stratégies adoptées dans ce cadre sont en parfaite harmonie et cohérence avec les décisions émanant des sessions extraordinaires des conseils des gouvernorats au cours desquelles le Président de la République a opté pour des programmes de développement spécifiques et adaptés à chaque région. A titre indicatif, les projets agricoles et d'infrastructure accaparent la part de lion de ces programmes Concernant l'investissement, une série de journées régionales a été organisée, depuis début 2009, visant à encourager la création de projets agricoles et d'emplois. Ces manifestations, organisées, jusqu'à l'heure actuelle, dans 18 gouvernorats, ont permis d'identifier et de financer environ 1.000 projets dont le coût total est plus de 400 millions de dinars. L'avantage est d'offrir l'opportunité aux diplômés du supérieur de créer leurs propres projets et d'intégrer 6.000 personnes dans des activités économiques. De son coté, le ministère de l'Agriculture a consacré 22% du budget de développement pour l'exercice 2010 aux incitations accordées par l'Etat aux agriculteurs et marins pêcheurs. Toutefois, au cours de la prochaine période, un programme pour la mise en valeur des exploitations agricoles sera mis en œuvre conformément aux normes internationales. Ce programme porte sur la restructuration, durant une période de 3 ans, de 150 exploitations agricoles, soit une moyenne de 50 par an. A partir de 2013, cette moyenne sera portée à 100 exploitations par an. L'objectif est de développer la productivité des systèmes agricoles et de préparer le secteur à la concurrence étrangère en prévision de la libéralisation des échanges des produits agricoles. Dans le même ordre d'idées, les efforts de mise à niveau toucheront, aussi, 2800 structures professionnelles (coopératives, centrales de production, groupements de développement agricole). Cela vise essentiellement à améliorer leurs méthodes de travail, à simplifier les procédures de leur création et à les renforcer par des ressources humaines qualifiées.