La 8ème réunion des ministres des Affaires étrangères de la Méditerranée Occidentale 5+5 a pris fin hier sur la détermination d'impulser le dialogue entre les cinq pays de la rive sud (Tunisie, Libye, Algérie, Maroc et Mauritanie) et cinq pays européens de la rive nord (France, Espagne, Italie, Malte et Portugal). Cette réunion s'imposait tant le dialogue et la coopération souhaités n'ont cessé de battre de l'aile depuis la tenue du 1er sommet tenu à Tunis en 2003. Et ce n'est pas faute de la Tunisie, car notre pays se prévaut de plusieurs atouts susceptibles de donner corps à ce projet. Il jouit d'une position stratégique qui articule, ainsi que l'Italie, le bassin occidental de la Mare Nostrum, à son pendant oriental. Il jouit également d'une bonne situation économique, fruit d'une gestion équilibrée des richesses du pays par le biais de ressources humaines de grandes compétences. La même observation vaut pour la paix sociale qui y règne. Ce double acquis, conjugué à une vision présidentielle des affaires du monde qui prône la concertation régionale et mondiale, la solidarité internationale et la tolérance réciproque, conjugué également à une stabilité politique remarquable par les temps qui courent, est de nature à ouvrir la voie à un avenir fructueux, notamment en matière de coopération. Or, jusqu'à maintenant, les résultats escomptés sont en-deçà des attentes. Des blocages, les mêmes qui allaient entraver le projet de l'Union Pour la Méditerranée (UPM), ont lésé le processus. Les pays de la rive nord n'ont tenu que partiellement leurs promesses en matière économique et financière. Les problèmes de l'immigration n'ont pas manqué de compliquer les choses et de susciter quelques irritations, notamment en ce qui concerne certains agissements inhumains à l'occasion d'expulsion des sans-papiers. En fait, ce qui se joue actuellement, c'est la survie de l'idée que sous-tend l'Union Pour la Méditerranée et sa mise en œuvre. Pour ce faire, on a pris conscience de la nécessité de dynamiser les relations entre les deux rives dans le cadre d'instances de dialogue et de coopération telles que le présent Dialogue 5+5. Faute de quoi, l'UPM resterait à l'état de simple projet généreux, mais sans lendemain.